Vendredi 20 février, l'Eurogroupe trouvait un accord avec la Grèce; en substance, la Grèce a obtenu 4 mois de financement mais doit conserver un excédent budgétaire primaire légèrement en deçà de ce qu'il était sous Samaras. Les réformes de ce dernier sont maintenues. La Troïka revient pour contrôler le gouvernement grec, affublée d'un faux nez. Point positif, ce sont les Grecs qui ont désormais l'initiative des lois, plus la Troïka. Une fenêtre s'ouvre.
Quant à la dette, on en discutera plus tard.
D'après un ami d'Athènes, la rue grecque est abasourdie.
Dans tous les cas il ne fallait pas
compter sur la moindre bienveillance des Allemands; la politique dogmatique qu'ils mènent leur profite trop pour qu'ils l'abandonnent, seule la perspective d'une nouvelle crise les a amenés à desserrer un peu le dernier bouton du col de la chemise !
Alexis Tsipras cherchait des alliés, il ne
les a pas trouvés, ni en Italie, ni en France où les socialistes "blairisés" passent leur
temps sous les jupes de la chancelière. Il y avait là une occasion unique de
changer la donne en Europe, et elle n'a pas été saisie par manque de courage. Le paysage politique français est
en ruine : l'UMP est sur le point d'éclater, idem pour le PS, le tout sous l'oeil attentif
de Marine le Pen en embuscade. Le PS français risque de disparaître, comme vient de disparaître le PASOK grec, miné par ses mensonges et ses reniements.
Le seul point positif de l'accord,
outre l'arrimage à l'Euro (je persiste à penser que dans la Grèce
désindustrialisée la sortie de la monnaie unique serait la pire des
catastrophes puisqu'il faudrait importer presque tous les produits industriels), est la perspective de la construction d'un Etat juste en Grèce, déterminé à lutter contre
la fraude et la corruption. Le pari d'Alexis Tsipras est de remplacer les économies faites
sur le dos du peuple par des recettes fiscales nouvelles assises sur les riches.
Et ça il faut le faire.