samedi 30 novembre 2013

Un oeil sur la crise

Vue de Tinos, la crise qui affecte la Grèce semble peu sévère. Les pèlerins qui montent à la Panagia restent très nombreux - même s'ils demandent à la Vierge de préserver leur emploi - et les Tinotes eux-mêmes, qui n'ont pas rompu toutes les attaches avec la vie traditionnelle, vivent modestement et exploitent au maximum les possibilités de l'île, nouveaux jardins, oliveraies davantage soignées, petit élevage, locations de vacances. Bref, la débrouille. Allons plus loin.

Des signes contradictoires de la part de l'Etat : désormais les commerçants délivrent des tickets de caisse presque systématiquement, mais le centre local des impôts a fermé. Il faut désormais se rendre à Syros, une île voisine pour régler les problèmes.
Petite digression. Si l'Etat veut faire rentrer l'impôt, pourquoi sacrifie-t-il des milliers de fonctionnaires, mis en disponibilité, autoritairement mutés et parfois licenciés,  et ne valorise-t-il pas un corps de percepteurs et de contrôleurs correctement payés et motivés ? Certainement pour atteindre l'objectif d'éliminer le déficit primaire, c'est à dire de faire en sorte que les recettes équilibrent les dépenses et dégagent un petit excédent, ce qui parait être le cas en 2013.  Les recettes sont en berne, mais on peut encore agir sur la masse salariale des fonctionnaires. En sera-t-il de même en 2014 ?  Certainement aussi pour ne pas trop écorner les privilèges des nantis. Scier la branche sur laquelle on est assis...
Les prix baissent en Grèce, notamment ceux de l'immobilier, dans une proportion considérable, de l'ordre du tiers à Tinos, davantage dans les grandes villes. Les Grecs se débarrassent de leurs propriétés familiales pour obtenir des liquidités et éviter de payer l'impôt foncier, désormais prélevé au moyen des factures d'électricité. Mais les acheteurs sont rares, les Grecs n'ont pas d'argent, les étrangers n'ont pas confiance. Les loyers sont à la baisse, comme les prix des prestations touristiques : la Crète est en passe de remplacer la Tunisie comme destination low cost ! Les prix alimentaires ont aussi baissé, mais dans une faible proportion, beaucoup de produits étant importés, on se demande pourquoi on trouve dans les supermarchés de l'île des pommes de terre françaises et des citrons d'Argentine; Tinos et la Grèce globalement regorgent de ces produits.
Et les salaires ne cessent de baisser fortement, rançon de la politique de déflation interne à la zone Euro, voulue par la chancelière Merkel et appliquée rigoureusement par le ministre Samaras. Le salaire minimum est de 385 Euros, ce qui explique le succès des hôtels club du pays durant l'été 2013 ! La Grèce, un pays émergent ? Très récemment, les salaires de misère paraissent avoir attiré des investisseurs, chinois notamment, entraînant une légère amélioration sur le front du chômage, qui atteint néanmoins 27 % de la population active et plus de la moitié des jeunes gens.
Aucune réforme de structure : les plus riches et l'Eglise échappent toujours au fisc, même si les armateurs ont consenti cette année à mettre la main à la poche (le don gratuit du clergé, sous la monarchie en France), et ce sont les salariés et les retraités  qui paient le plus, comme à l'accoutumée. De ce point de vue, c'est l'immobilité qui règne. En corollaire, la consolidation de la misère populaire.
L'environnement risque aussi de payer le prix fort. L'exploitation de la mine d'or de Skouries en Macédoine est une catastrophe écologique et la nouvelle loi d'aménagement touristique va favoriser le bétonnage du littoral, arrêté par la crise depuis 2010. Et il y a du pétrole dans la mer Egée, vers Mytilène, dans la mer Ionienne, vers Zakinthos.

La maison de Loutra


Connaissez-vous le village de Loutra ? Situé au pied d'Exombourgo, à 300 m d'altitude, Loutra offre au plus fort de l'été grec fraîcheur et eau limpide. 

Ce petit village de Tinos est bien connu en Grèce : c'est là que l'on trouvait une des meilleures écoles catholiques du pays, fréquentée par les jeunes filles aisées d'Athènes et de Smyrne. Les soeurs ursulines y dispensaient en français un enseignement de qualité. L'école s'est installée ici en 1862, sous l'influence du gouvernement de Napoléon III, protecteur des latins d'Orient et a fonctionné jusqu'aux années 1970. Pas étonnant que l'on trouve dans le centre de l'île, tout catholique, tant de gens qui parlent un peu français : de nombreuses paysannes travaillaient pour les Ursulines et c'est auprès des soeurs que l'on venait se faire soigner !

Notre maison de Loutra se trouve à l'entrée du village, en face des bâtiments néoclassiques construits par les Ursulines qui abritent à présent l'école élémentaire de la communauté de communes d'Exombourgo. C'est une maison paysanne de 1750 environ, de plein pied et entourée d'un grand verger d'agrumes, citronniers et mandariniers. Les tympans de marbre sculpté, d'époque ottomane, comptent parmi les plus beaux de Tinos. Nous avons restauré et meublé  la maison en 2006 pour y accueillir des vacanciers désireux de découvrir Tinos loin de l'encombrement estival et de la chaleur de Chora ! Elle est recommandée par le guide Evasion des Cyclades.

Vous trouverez ici un descriptif précis, une visite virtuelle, des informations mises à jour sur les prix et la disponibilité et des liens utiles pour construire un voyage vers Tinos :

www.maisondeloutra.fr


Le village de Loutra
La façade de la maison de Loutra à Tinos
Le verger de citronniers
Une table de pierre pour manger dans le verger
La maison de Loutra à Tinos vue du verger
L'entrée de la chambre indépendante
Le salon de la maison de Loutra
Le salon de la maison de Loutra

Le salon de la maison de Loutra

La cuisine de la maison de Loutra
La cuisine de la maison de Loutra

Les petites chambres
Les petites chambres

Intérieur de la chambre indépendante
Une petite chambre

mardi 26 novembre 2013

Et si on allait à la plage ?


Tinos est une île, donc de nombreuses plages aménagées ou sauvages. Même au coeur de l'été leur fréquentation reste raisonnable. Voici mes commentaires, partiaux bien sûr, puisque l'urbanisation de Porto n'est pas ma tasse de thé !



Stavros
Près de Chora : la plus belle est celle de Stavros, parmi les ruines du port antique, à l’ombre des tamaris. Petite plage de sable, de beaux fonds pour les plongeurs.
On peut se rafraîchir ou déjeuner à la taverne de Markos, sous l’église. Plein de charme ! Mais désagréable par vent du nord. En allant vers Kionia on trouve de petites criques abritées par la falaise.
Agios Phokas : immense plage bordée de tamaris, entre Chora et la colline de Vryokastro. Sable, très bien pour les enfants, on y garde pied très longtemps. Pour les plongeurs, petites soles.Désagréable par vent du nord.

Agios Phokas
Kionia : immense plage de sable, à l'ombre des tamaris et le site du temple de Poséidon et d’Amphitrite dans le dos (Kionia signifie colonnes). Sable, très bien pour les enfants, on y garde pied très longtemps. Pour les plongeurs, petites soles. Désagréable par vent du nord. La plage d'Agios Romanos n'est pas agréable : trop d'urbanisation. Mais vous trouverez de belles criques
désertes si vous marchez en direction du nord. J'y ai vu un phoque moine.


Agios Sostis : Tout près d’un monastère tout blanc. Ce serait une des plus belles plages de Tinos, si derrière l’urbanisation n’était pas devenue galopante. Sable, très bien pour les enfants, on y garde pied très longtemps. Pour les plongeurs, petites soles et poissons de roche. Désagréable par vent du nord. 
Porto et Agios Ioannis : mêmes caractéristiques, mais sans le monastère tout blanc.
Pachia Ammos : signifie en grec sable épais. Petite plage agréable, toute proche de Porto, sans urbanisation derrière. Pour les plongeurs, petites soles et poissons de roche. Convenable par vent du nord.

Agios Sostis

Sur la côte orientale Lychnaftia est une plage de petits galets noirs
Santa Margarita
et blancs, attention, du fond assez vite et de grosses vagues. La présence de canards marins atteste l’éloignement des plages touristiques !

Santa Margarita : grande plage de sable fin, très bien pour les enfants, on y garde pied assez longtemps. Désagréable par vent du nord. Plage populaire : les jeunes de Steni viennent se baigner en tracteur ou en "agrotiko"  (voiture pick-up sans âge, avec plein de monde derrière).
On adore !

Tout à côté Agios Dimitrios, plage de galets, mais quelques îlots de sable fin. très beaux fonds à découvrir, mais des oursins.
Agios Dimitrios
Eviter si vous avez des enfants. Les bons nageurs pourront contourner le promontoire qui porte la chapelle de saint Démètre et se dorer sur deux
plages séparées par un petit cordon de galets. Paysage de toute beauté. mais encore des oursins.

A Livada le chaos granitique de Volax tombe dans la mer et c’est très beau. Malheureusement peu de sable (galets de granit) et souvent de grosses vagues quand souffle le vent du nord. Tamaris pour l’ombre, une bonne taverne un peu à l’écart, une petite rivière et une petite lagune avec des tortues d'eau douce. 
Les chèvres viennent vous manger dans la main. Très beaux fonds pour les plongeurs. 
Livada
On adore sans réserve !

Plus au nord, c'est le golfe de Kolimvitra : 4 plages. La première, à gauche quand on arrive est grande, de sable, mais souvent sale. Eviter. La seconde est le rendez-vous de tous les villageois ; pas très grande, 
elle est vite surpeuplée mais abritée du vent du nord, plage de sable fin, très bien pour les enfants, on y garde pied très longtemps. La troisième, en continuant la piste est déserte, très belle, sable et galets, mais elle est dangereuse du fait de courants. Prudence.
La quatrième est un petit paradis : continuer la piste, monter sur 400 m, descendre à pied au niveau d’une plate forme. Petite crique de sable fin peu fréquentée, ombre

Kolivitra
des rochers, cadre sauvage, beaux fonds. Attention pour les enfants, on y perd pied assez vite, mais il n’y a pas de courants.
Plage parfaite par vent du Nord.

Et il y a bien d'autres plages dans le nord de Tinos, Mali, Rochari, Giannaki, Kalivia, Planitis... Elles sont un peu éloignées de nos maisons de Skalados et de Loutra.







Restaurer un pigeonnier

Un voisin de Skalados, Marios, nous demande un jour de l'été 2007 si l'achat d'un pigeonnier nous intéresse ! Nous partons avec lui vers Papadia, au dessus de Krokos. Beau et grand pigeonnier, en réalité une petite maison (présence de deux cheminées) et un pigeonnier réunis par la même décoration de triangles et de rosaces, avec une vue superbe sur Smardakito et Pateles. Mais ... le toit est par terre et la façade est en train de s'écrouler. Cerise sur le gâteau, pas un mètre carré de terrain.

Pas cher bien sûr, vu l'état; Marios nous met en relation avec Niko, surnommé Geia mas (à notre santé !), le tavernier retraité de Krokos, propriétaire du terrain de 1500 m2 qui entoure le pigeonnier, et on discute ferme avant de se mettre d'accord en novembre. Donc on achète pigeonnier et terrain, à la grecque, en liquide ! Gros sac de billets pour les vendeurs, un plus petit pour le notaire et les droits de mutation, une enveloppe pour notre avocate, chargée de vérifier la bonne rédaction des actes.





Départ de la première tranche de travaux à l'automne 2008, après que nous ayons fait des photos, des relevés et des plans pour les artisans. Déblayer les gravats du toit, le rétablir en récupérant les plus grosses poutres qui sont encore bonnes, couler une dalle à l'étage et refaire à l'identique la façade dont la partie centrale sera démontée pierre à pierre puis remontée par notre maçon, Giakoumis. Gros travail accompli dans des conditions difficiles : le pigeonnier est à 150 m de la route, on y accède par un sentier. Donc s'entendre avec le voisin pour que les matériaux soient déposés chez lui, les derniers mètres étant parcourus à la brouette. Fin octobre 2008 le pigeonnier de Papadia est sauvé !






Mais ils est encore loin de pouvoir être habité. Il faut se refaire une santé financière et prendre des décisions concernant l'électricité, l'adduction d'eau, l'assainissement et la récupération des eaux de pluie. On opte pour des panneaux solaires. Papadia sera notre maison d'été et de mai à octobre, tous les jours ou presque sont ensoleillés. Une délibération du conseil municipal d'Exombourgo nous autorise à nous raccorder au réseau d'eau de Krokos et pour arroser le jardin potager, on fait mettre en place deux citernes de 3500 litres chacune. Enfin, on décide d'adopter les toilettes sèches et le compostage, ce qui permet, outre la fumure du jardin, de pouvoir introduire nos eaux grises dans le sol après une simple décantation. Un projet conçu dans un esprit de stricte économie. Première mise en culture du potager à Pâques 2009.




La tranche d'habitabilité débute en septembre 2010. Maintenant il faut préparer les travaux du plombier, de l'électricien, du menuisier et pour l'aménagement intérieur, du maçon. Rédaction des plans, marquages sur les murs (une croix, une prise) pour éviter toute incompréhension et nous voilà repartis.




Nous commençons à habiter le pigeonnier fin juin 2011 (ma première nuit avec le oiseaux qui rentraient et sortaient avec de grands battements d'ailes!), et nous passons l'été à y bricoler, menuiserie surtout ! Désormais c'est nous qui travaillons au  chantier : 2012, aménagement du pigeonnier proprement dit, transformé en chambre à 2 niveaux, dallage d'une terrasse et passage général à la chaux pour éloigner les vilaines bêtes, 2013, restauration des terrasses et aménagement intérieur de l'étable posée contre la façade. Le Grand Tour de Patrick de Carolis nous rend visite en juin 2013, un clip sur les pigeonniers et l'influence de Venise dans les Cyclades !








Bientôt à Papadia, un jardin d'aromatiques !


dimanche 24 novembre 2013

Le monde rose

Lorsque l'on se rend d'Athènes à Tinos en ferry, on longe peu après le détroit qui sépare Andros et Tinos la montagne de Pateles. Deux villages sont accrochés à son flanc à mi-pente : Isternia et Kardiani, deux balcons sur l'Egée.
Pateles culmine à près de 700 m.
Un très ancien chemin (époque vénitienne ?) situé aux deux tiers de la pente, à la limite de la zone pastorale traverse Pateles du nord au sud. Ce chemin est dallé, parfois taillé à pic sur une quinzaine de Km. Il offre des perspectives d'une grande beauté et permet de rejoindre facilement la ligne de crête et les sommets.

Un jour de novembre 2012 nous l'avons parcouru au coucher du soleil. Nous avons découvert le monde rose !















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