samedi 30 décembre 2017

L'île du Vent

Quand Ulysse revint de Troie, son bateau fut secoué par une violente tempête qui le conduisit vers la Sicile. Mais Éole -qui résidait dans l'île de Lipari, tout près de là- lui donna une outre où étaient enfermés les vents contraires. Conformément à ce qu'Éole lui avait recommandé, Ulysse ordonna à ses compagnons de ne pas ouvrir l'outre. Malheureusement, ces curieux (des Grecs !) voulurent voir ce qu'elle contenait et l'ouvrirent ; les vents contraires s'échappèrent alors précipitamment et se déchaînèrent en tous sens. Ils perdirent le contrôle du bateau et se retrouvèrent à Tinos... Où le botaniste Pitton de Tournefort signale en 1701 une caverne d'Eole parmi les curiosités locales.




Et depuis les temps homériques, sans doute, le vent du nord arrose généreusement les îles d'Andros, de Tinos, de Mykonos et accessoirement les autres Cyclades.

Le vent du nord, le Meltemi, est une bénédiction en été. Il rafraîchit les îles qui ignorent l'atmosphère étouffante de la Grèce continentale. Mais à Tinos le Meltemi devient le Vorias et souffle fréquemment à 6 Beaufort et parfois à 7, soit à 60 / 80 Km/h, ce qui peut être assez désagréable... Notons tout de même que les valeurs supérieures à 7 Beaufort sont réservées aux mois d'hiver. Le Vorias est assez puissant pour courber les chênes, tordre les portières des voitures et même provoquer des phénomènes d'érosion éolienne.



Soyons pratiques : si vous détestez le vent ne venez pas à Tinos; si vous ne souhaitez que vous baigner, ne venez pas à Tinos, le Vorias refroidit la mer et projette le sable ! Au reste c'est sur le littoral qu'il est le plus violent et les plages abritées sont rares.
En revanche il permet en plein coeur de l'été grec de se balader agréablement dans le centre de l'île qui est davantage préservé de ses assauts ou de se promener dans les villages, tous superbes ! Il favorise en un mot un tourisme alternatif, dégagé du diktat de la bronzette.

Quelles sont les périodes les moins ventées ? Généralement le mois de juillet est plus calme que celui d'août, et en août la première quinzaine est la meilleure. Si vous pouvez venir en juin ou en septembre, c'est encore mieux, il y a peu de vent et vous ne rencontrerez presque que des Grecs.

Un dernier mot pour les motards. Je déconseille d'utiliser un 2 roues si le vent est supérieur à 5 Beaufort. Le danger vient des rafales qui peuvent vous faire dévier. Gare alors au véhicule qui arrive en face !

samedi 2 décembre 2017

Délices néo-libéraux

Tinos évolue. Et pas toujours dans le bon sens à mon goût !
La Grèce étant devenue ce qu'elle est, à savoir le pays le plus néo-libéral d'Europe, on ne pouvait pas échapper aux manifestations pratiques de cet état de fait. 

L'une des plus cruelles est la baisse des salaires dans le cadre du travail au noir. Dans la pratique une heure de travail peu qualifié était payée 7 EUR il y a 5 ans. A présent c'est 5 EUR seulement. Le manoeuvre ou la femme de ménage gagnent donc 40 à 47 EUR par jour. Puisque nous sommes dans la zone euro le niveau des prix est sensiblement le même qu'en France. Et bien sûr pas de protection sociale et pas de retraite pour ces gens là ! Cerise sur le gâteau aucun souci des conditions de travail, d'hygiène, de sécurité.

Olivier de Serres écrivait dès 1600 dans son Traité d'agriculture :

Quant au salaire du mercenaire, qu'il soit le plus petit possible.

J'ai vu au mois de juin, par une température de 40 degrés et sans le moindre vent, travailler 2 ouvriers agricoles à la plantation d'une vigne, à la bêche et au soleil. Bien entendu ils ruisselaient de sueur et se déshydrataient. Je le leur et ai dit et je les ai invités à cesser le travail et à venir se rafraîchir chez moi. Ils m'ont répondu qu'ils devaient gagner leur pain...

Et pendant ce temps les profits du patron s'envolent !




Reviens Karl !










dimanche 2 avril 2017

Le Myrte vert de Tinos

Le myrte vert est un arbuste aromatique répandu dans les zones humides de Tinos : autour de Volax, où les sols argileux retiennent l'eau, dans la vallée de Livadia, près de Kardiani. Plante de Dionysos et d'Aphrodite pour les Grecs anciens, elle reste de nos jours sacrée, associée au culte des morts.



Myrte vert (Myrtus communis)

On cueille et distille les sommités fleuries en juin et les feuilles en septembre, lorsqu'elles sont gorgées du soleil de l'été. La cueillette est agréable : les arbustes eux-mêmes protègent les cueilleurs des ardeurs du soleil et bien que le rendement soit faible (3/1000, ou 3 ml d'essence pour 1 kg de plante) la facilité de la récolte assure une production convenable d'huile essentielle. Et le Myrte répand une odeur délicieuse !
L'huile essentielle du Myrte vert, d'une belle couleur dorée, est anti-infectieuse et anti-catarrhale. Elle soulage la bronchite et décongestionne le système veineux. Elle est apaisante et prépare au sommeil. Comme celle de l'Hélichryse et de la Carotte sauvage, elle tonifie la peau, combat les rides et prévient leur apparition. On peut en ajouter quelques gouttes à une crème hydratante ou à un masque.
Enfin elle permet la production de parfum en combinaison avec de l'alcool et une goutte d'huile essentielle de Sauge et en diffusion assainit l'atmosphère de la maison.

dimanche 12 mars 2017

Mutations grecques

A un mois de mon départ pour Tinos je souhaite faire part de quelques réflexions concernant l'état du pays.




 Un Etat et un gouvernement hors-sol

Après la déroute du 13 juillet 2015, qui a vu Alexis Tsipras accepter le diktat des créanciers contre le maintien du pays dans la zone Euro, le gouvernement Syriza a progressivement perdu toute légitimité pour la population. Il suffisait d'écouter les conversations dans les cafés de Tinos à l'automne 2016 pour s'en convaincre. Plus que jamais la classe politique est détestée par les Grecs qui ne voient en elle que la marionnette des créanciers et des banquiers. Tsipras après Samaras, Samaras après Papandréou et Papadimos, la chanson est la même. Et chacun sait que l'Etat n'est plus le régulateur de la vie sociale mais un organisme de collecte fiscale au service de l'étranger. Chaque mois qui passe voit se dissoudre le crédit de la chose publique, au rythme des "réformes" imposées que Tsipras avale comme autant d'épaisses couleuvres (saisies immobilières, nouvelle coupes dans les retraites, etc.) comme au rythme des promesses non tenues des "partenaires" européens de la Grèce (la négociation de la dette, désormais suspendue aux élections allemandes).

 Une société civile en mutation

Le peuple grec est touché par la crise depuis 7 ans maintenant. Rappelons quelques chiffres : un quart de la population active est sans travail, le pays a perdu un quart de sa richesse et la dette atteint 180 % du PIB, 30 % des Grecs vivent sous le seuil de pauvreté. Dans de telles conditions rien ne peut plus être comme avant, la vie doit être repensée en fonction de ces données catastrophiques. Et c'est ce qui commence à se produire ! Dans le domaine de la santé par exemple des dispensaires autogérés formés de professionnels bénévoles assurent les missions que l'hôpital public ne peut plus accomplir et se substituent pour partie aux médecins libéraux, trop chers. On assiste dans de nombreux domaines à de véritables inventions sociales qui donnent à réfléchir : cantines sociales, marchés qui voient sans intermédiaires se rencontrer producteurs et consommateurs, crowdfunding, micro-crédit, économie non monétaire, service pour service ou bien pour bien, culture vivante et l'extraordinaire élan de solidarité de ce peuple blessé pour les réfugiés du Moyen-Orient, plus blessés encore ! Comme nous sommes loin en France de cet élan, avec nos murs de moellons et nos voisins vigilants... Et comme tout cela est loin des chantages de l'Eurogroupe ou du FMI.

Bien sûr ces mouvements ont pour théâtre le milieu urbain, Athènes, Thessalonique, Patras, Héraklion, Volos. Issus de la base, du peuple, ils refondent pour partie la société hellénique et je l'espère ne pourront bientôt plus être ignorés. A Tinos tout est moins perceptible, mais dans l'île aussi certains cherchent d'autres voies et les Athéniens racontent. Je porterai fièrement le T-shirt d'un dispensaire autogéré qu'un ami m'a offert !

samedi 4 mars 2017

Solidarité Grèce

L'HEURE EST GRAVE EN GRÈCE
APPEL DANS 31 DÉPARTEMENTS
(liste complète des contacts à la fin de ce courriel, à faire tourner svp)


Un convoi solidaire de 21 fourgons
s'apprête à partir avec 50 conducteurs...
Bonsoir,

L'heure est grave. 

La Grèce est devenue un concentré de ce que l'Europe fait de pire, tant vis-à-vis des plus pauvres qu'à l'égard des réfugiés. Depuis deux mois, la baisse de 50% de la retraite complémentaire pour les plus démunis (EKAS) répand la faim et le désespoir parmi les personnes âgées et poussent certaines au suicide. Plusieurs cas ont défrayé la chronique, de même que ceux de malades qui ont mis fin à leurs jours faute de soins médicaux (évolution catastrophique du système de santé publique). La mortalité infantile a plus que doublé. Les expulsions de nombreuses familles de leur logement se multiplient, maintenant qu'elles sont facilitées par la modification de la Loi, sous la dictée de la troïka. De plus en plus de personnes ne parviennent désormais à survivre que grâce à l'énergie considérable du mouvement social qui résiste tant bien que mal, en poursuivant la création d'innombrables initiatives solidaires autogérées : dispensaires médicaux gratuits, centres sociaux autogérés, squats solidaires, cuisines sociales gratuites, actions de solidarité contre les expulsions, résistances diverses... 

En Grèce, l'austérité imposée a atteint un tel niveau qu'elle ne provoque plus seulement la misère, mais aussi la mort. 

Face à cette véritable guerre, nous avons décidé de poursuivre et d'intensifier nos actions pour soutenir nos camarades grecs, les populations en danger ainsi que les réfugiés. De par l'ampleur des dégâts, la Grèce incarne aujourd'hui la ligne de front contre le durcissement du capitalisme en Europe. Pas question de laisser faire. Pas question de baisser les bras, ni ici, ni là-bas.

Un vaste mouvement de solidarité est en train de s'étendre en France pour apporter une aide directe en Grèce, de mouvement social à mouvement social, sans intermédiaire. Une grande collecte vient d'être lancée dans plus de 30 départements, soutenue par de nombreux collectifs et plus de 300 personnes en relais, pour une action qui se veut solidaire, c'est-à-dire politique, et non humanitaire.

Le 25 mars, un convoi solidaire de 21 fourgons va partir avec 50 conducteurs, dont certains resteront plusieurs semaines en Grèce pour aider : infirmiers, secouristes, plombiers, électriciens, mécanos, menuisiers, jardiniers, cuisiniers, éducateurs, pédiatre, clowns, artistes, musiciens… Ils sont chaleureusement attendus à Exarcheia (Athènes), Thessalonique et sur plusieurs îles.

Mais une question demeure : va-t-on arriver à remplir ces 21 fourgons ? Le compte à rebours commence. C'est maintenant que nous avons besoin de vous, de votre entourage, de vos réseaux. Nous n'avons que quelques jours devant nous.

Voici la liste des principaux besoins (rédigée avec nos camarades sur place) et l'annuaire complet des contacts en France pour participer à la grande collecte (département par département).

A vous de participer, si vous le désirez et comme vous le désirez. A nous de montrer ce dont nous sommes capables ensemble, par-delà les frontières, entre celles et ceux qui résistent et s'entraident.

Hauts les cœurs !

Le collectif artistique et solidaire Anepos
Les 50 conducteurs des 21 fourgons du convoi solidaire
Les 300 organisateurs de la collecte


- - - - - -

Contact coordination convoi : convois2017anepos@riseup.net ou 06 24 06 67 98 (Yannis)
Contact coordination collecte : anepos@no-log.org ou 06 18 26 84 95 (Maud)
Liste des principaux besoins et annuaire complet des points collecte :
http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique4


- - - - - -

Dernière minute :
UN 22ÈME FOURGON AU DÉPART DE LA SUISSE ! 
Un fourgon supplémentaire s'apprête à partir de Vevey, près de Lausanne, pour nous rejoindre via Turin. Si vous voulez le soutenir : contactez Eveline et Eric au (0041) 21 964 36 24.

Simultanément, dans l'un des fourgons au départ du sud de la France, nous aurons la joie d'avoir également à nos côtés un compagnon de lutte venu d'Andalousie.

- - - - - -

Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont soutenu, d'une manière ou d'une autre, le convoi précédent. 
VOICI LE COMPTE-RENDU, EN TROIS ÉTAPES ET EN PHOTOS, DU CONVOI SOLIDAIRE DE JANVIER 2017 !
1) Préparation et départ :

Et, pour continuer à remonter le temps, un petit résumé des premières actions de solidarité vers la Grèce de 2009 à 2016 :

- - - - - - -

ANNUAIRE COMPLET DES POINTS COLLECTE
DÉPARTEMENT PAR DÉPARTEMENT

01 JAYAT - Tél. 04 74 30 86 44 (Catherine)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

06 ANTIBES - Tél. 06 83 17 00 85 (Natalia)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

09 STE-CROIX-VOLVESTRE - Tél. 05 61 98 11 91 le soir (Annelyse)
Point collecte permanent jusqu'au 15 mars

11 CASTELNAUDARY - Tél. 06 18 26 84 95 (Maud)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

11 CAUNES-MINERVOIS - Tél. 06 32 55 98 20 (Petit Jean)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

11 NARBONNE - Tél. 06 88 80 39 03 (Daniel)
Point collecte permanent avant le 4 mars et après le 15 mars

11 ST-JEAN DE PARACOL - salle communale Tél. 04 68 74 09 76 ou 06 95 22 88 28 (Frédéric)
Point collecte festif le vendredi 3 mars, avec
19h Auberge espagnole (repas partagé)
20h Projection du film Ne vivons plus comme des esclaves

11 ST-JEAN DE PARACOL - Tél. 04 68 74 09 76 ou 06 95 22 88 28 (Frédéric)
Point collecte permanent jusqu'au 11 mars

12 REQUISTA - cinéma Tél. 06 37 18 67 58 (Dominique et Yves)
Point collecte le jeudi 2 mars, avant et après la projection de Ne vivons plus comme des esclaves à 20h30 (avec le soutien d'ATTAC Aveyron)

12 REQUISTA - sous la halle Tél. 06 37 18 67 58 (Dominique et Yves)
Point collecte le lundi 6 mars de 10h à 12h

13 AUBAGNE - Tél. 06 08 53 92 05 (Alain)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars (avec le soutien du collectif Oli Mazi Aubagne)

13 MARSEILLE - Tél. 06 18 25 76 24 (Anne)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars (avec le soutien du collectif Marseille avec les Grecs)

13 MARTIGUES - Ferrières Tél. 06 86 20 35 62 (Nicole)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

13 ST-SAVOURNIN - Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

16 ANGOULÊME - Tél. 06 71 59 76 35 (Nathalie)
Point collecte permanent jusqu'au samedi 4 mars inclus
Ramassage le dimanche 5 mars vers 15h par Maud et Yannis, au local de Solidaires (résidence Darras, porte B, 75 bis av. De Lattre de Tassigny)

19 BRIVE - Objat Tél. 06 65 72 72 71 (Florence)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

19 BRIVE - Parking Marcellin Roche Tél. 06 18 26 84 95 (Maud)
Premier ramassage le dimanche 5 mars vers 18h30 par Maud et Yannis (le second ramassage sera effectué par Patrice de Maymac le 17 ou le 18)

19 MEYMAC - Tél. 06 37 39 55 59 (Patrice)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

24 PÉRIGUEUX - Tél 07 81 05 47 32 (Cath)
Point collecte permanent jusqu'au vendredi 3 mars à 13h (avec le soutien du groupe libertaire et de l'Action des Précaires et Chômeurs de Dordogne)

26 CHABEUIL - Court-circuit Tél. 06 03 95 82 38 (Jacky) ou Tél. 06 61 17 74 79 (Cath)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

26 CREST - L'étincelle Tél. 06 61 17 74 79 (Cath) ou Tél. 06 03 95 82 38 (Jacky)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

26 SAILLANS - L'oignon Tél. 06 03 95 82 38 (Jacky) ou Tél. 06 61 17 74 79 (Cath)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

31 MONTBRUN-BOCAGE - Tél. 05 61 98 11 91 le soir (Annelyse)
Point collecte permanent jusqu'au 15 mars

31 PLAISANCE-DU-TOUCH - Librairie Lire aux éclats Tél. 05 61 07 30 46 (Christine)
Point collecte permanent jusqu'au 16 mars

31 RAMONVILLE - Association Le Camion, Maison de l'économie sociale et solidaire (73, chemin Mange Pommes) Tél. 06 64 29 29 61 (Maxime) ou 06 07 84 87 13 (Fiona)
Point collecte le lundi 13 mars de 18h à 20h associationlecamion.org

31 REVEL - Maison des associations Tél. 05 63 75 76 23 (Patricia)
Point collecte le samedi 11 mars et séance Biodanza à prix libre au profit du convoi solidaire (accueil 17h15 et séance 17h30)

31 REVEL - Tél. 06 18 26 84 95 (Maud)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

31 TOULOUSE - 6, rue Massenet (métro St-Michel) Tél. 06 64 29 29 61 (Maxime)
Point collecte les lundis 6, 13 et 20 mars de 14h à 17h
Une soirée projection-soupe avec le film Ne vivons plus comme des esclaves, une expo-friperie à prix libre, ainsi qu'un concert seront également programmés sur Toulouse (à découvrir bientôt sur le site : associationlecamion.org et sur Demosphère Toulouse)

33 BORDEAUX - L'oasis à Eysines Tél. 06 40 31 88 48
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars (oasiseysines.blogspot.com)

33 BORDEAUX - L'Alhambra, 24 rue Francis Garnier à Pessac Tél. 07 68 09 51 08
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

33 BORDEAUX - Tél. 07 50 96 99 53 (Damien)
Point collecte permanent et ramassages dans Bordeaux et alentours jusqu'au 17 mars

34 BÉDARIEUX - salle Achille Bex (place Albert Thomas) Tél. 06 18 26 84 95 (Maud)
Point collecte festif le vendredi 10 mars
18h30 projection-débat de Je lutte donc je suis en présence du réalisateur et coordinateur du convoi solidaire Yannis Youlountas (organisé par ATTAC Hauts-Cantons)

34 BÉZIERS - Tél. 06 88 80 39 03 (Daniel)
Point collecte permanent avant le 4 mars et après le 15 mars

34 MONTPELLIER - Maison des étudiants de l'université des sciences Tél. 06 32 55 98 20 (Petit Jean)
Point collecte festif le jeudi 16 mars
Projection du film Ne vivons plus comme des esclaves ou Je lutte donc je suis avec l'association L'ouvre Tête (bientôt précisé)

34 MONTPELLIER - Villeneuve-Lès-Maguelone Tél. 06 86 75 41 44 (Laurence)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars sur rendez-vous

34 MONTPELLIER - Villeneuve-Lès-Maguelone - 53, bd des Chasselas Tél. 06 86 75 41 44 (Laurence)
Point collecte festif le samedi 11 mars de 18h au bout de la nuit, chez Bruno et Laurence

34 ST-PONS - Tél. 06 32 55 98 20 (Petit Jean)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

34 VENDARGUES - Tél. 06 08 71 85 32 (René)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars sur rendez-vous

37 TOURS - Tél. 06 14 37 98 45 (Gisèle)
Point collecte permanent jusqu'au samedi 4 mars inclus

37 TOURS - Tél. 06 18 26 84 95 (Maud) ou Tél. 06 14 37 98 45 (Gisèle)
Ramassage le dimanche 5 mars vers 10h par Maud et Yannis

38 GRENOBLE - Tél. 06 84 16 93 19 (Christine)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars (avec le collectif citoyen de Grenoble contre l'austérité en Grèce et en Europe)

41 BLOIS - Tél. 06 73 02 33 46 (Sidi, Ptit David, Marion et Jean-Louis)
Point collecte permanent jusqu'au samedi 4 mars inclus

41 BLOIS - Association Galeano, Maison des associations (17, rue Rolland Garros) Tél. 06 18 26 84 95 (Maud) ou Tél. 06 73 02 33 46 (Sidi)
Ramassage le dimanche 5 mars vers 9h par Maud et Yannis

46 CAHORS - La libraithèque Le droit à la paresse, 68 rue Louise Michel (ex Saint James) Tél. 06 20 38 24 79 (Yves) ou Tél. 06 79 89 13 18 (Michel) ou Tél. 05 65 22 11 72 (Alain) ou Tél. 05 65 22 01 51 (librairie)
Point collecte mercredi 1er mars de 15h à 18h30, vendredi 3 mars de 15h à 18h30 et samedi 4 mars de 10h à midi (avec le soutien de ETM46, Solidaires et Université populaire de Cahors)

46 CAHORS - Le lieu commun, 68 rue Louise Michel (ex Saint James) Tél. 06 18 26 84 95 (Maud) ou Tél. 05 65 22 11 72 (Alain)
Premier ramassage le dimanche 5 mars vers 19h30 par Maud et Yannis (le second ramassage sera effectué par Maxime et Fiona de Toulouse le 16 ou le 17)

49 ANGERS - au Ralliement (yourte de Nuit Debout Angers) Tél. 02 41 79 36 03 (Marc)
Point collecte les samedis 4 mars et 11 mars de 15h à 18h

49 ANGERS - Bar le challenge Tél. 02 41 79 36 03 (Marc)
Point collecte le mercredi 15 mars de 20h à 23h
Soirée d'information sur la réalité vécu par le peuple grec animé par Pascal Franchet (président du CADTM France), projection de petits témoignages vidéos filmés sur place, intermèdes musicaux, chansons de luttes, échange par skype avec Yannis Youlountas, coordinateur du convoi solidaire du 25 mars (avec le soutien du Cercle 49, Nuit Debout Angers, BCM, ATTAC 49, NPA 49… liste en cours)

63 CLERMONT-FERRAND - Tél. 06 63 94 76 88 (Eloise) ou Tél. 06 12 77 66 76 (Roman) ou Tél. 06 72 56 59 90 (Murielle et Jacky)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

63 CLERMONT-FERRAND - La maison du peuple (place de la Liberté) Tél. 06 63 94 76 88 (Eloise) ou Tél. 06 12 77 66 76 (Roman) ou Tél. 06 72 56 59 90 (Murielle et Jacky)
Point collecte le 17 mars, avant et après la projection du film Ne vivons plus comme des esclaves à 20h (avec le soutien d'ATTAC, Alternative libertaire, CGA et La Cimade… liste en cours, lieu et horaires bientôt précisés). Rendez-vous à partir de 18h30, pour se restaurer et parler du voyage avant le film.

69 LYON - Gerland Tél. 06 82 19 09 94 (Louise)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

71 CLUNY - Tél. 06 30 05 96 80 (Jipe et Annie)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars (avec le soutien du groupe libertaire La vache noire et du groupe libertaire 71)

71 MACON - Salle des pavillons n°1 (5 impasse de l'Héritan) Tél. 04 27 49 00 80 (Nana)
Point collecte festif le dimanche 19 mars toute la journée (de 9h à 20h), avec animations et buvette, puis, à 17h, projection du film Je lutte donc je suis, suivie d'un débat par Skype avec le réalisateur et coordinateur du convoi solidaire Yannis Youlountas (avec le soutien du groupe libertaire 71 et du groupe libertaire La vache noire)

71 MACON - Tél. 04 27 49 00 80 (Nana)
Point collecte permanent jusqu'au 18 mars (avec le soutien du groupe libertaire 71 et du groupe libertaire La vache noire)

72 LE MANS - Tél. 06 61 20 86 91 (Katie)
Point collecte permanent jusqu'au 16 mars (acheminement dans le Sud le 17 ou le 18)

73 ALBERTVILLE - Salle du champ de mars Tél. 06 09 04 17 53 (Nico)
Point collecte festif le samedi 11 mars
Soirée avec repas partagé, puis projection du film Ne vivons plus comme des esclaves (avec le soutien du SEL)

73 ST-MARTIN - La fabrique des bauges, Lescheraines Tél. 06 89 13 40 51
Point de collecte festif le samedi 18 mars
15h projection du film Ne vivons plus comme des esclaves, puis concert de Bob's not dead

73 ST-MARTIN La fabrique des bauges, Lescheraines Tél. 06 89 13 40 51
Point de collecte permanent durant l'ouverture de la structure (site lafabriquedesbauges.com)

74 EVIAN - village de neuvecelle Tél. 09 82 28 68 73 (Myriam)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

74 LATHUILE - secteur Faverges Tél. 06 09 04 17 53 (Nico)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

81 ALBI - rue de la Plaine St-Martin Tél. 06 08 51 68 91 (Carole)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars (chaque semaine du lundi au jeudi)

81 ANDOUQUE - Lieu-dit le fournies Tél 06 11 58 88 01 ou 05 63 47 21 81 (Anna)
Point collecte le samedi 4 mars de 16h à 18h

81 AUSSILLON - Médiathèque Claude Nougaro Tél. 06 24 06 67 98 (Maud et Yannis)
Point collecte le mardi 7 mars, de midi à 17h

81 CASTELNAU-DE-MONTMIRAL - Tél. 07 68 97 03 40 (Sandrine)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

81 CASTRES - Tél. 06 63 32 04 25 (Dylan)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

81 GAILLAC - Au comptoir du Chinabulle Tél. 09 83 56 59 70 (Morgane)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

81 GAILLAC - Bar culturel et coopératif Cartes sur table Tél. 05 67 67 25 87 (Mélanie)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

81 GRAULHET - Parking médiathèque Tél. 06 05 24 18 79 (Dany)
Point collecte le lundi 13 mars de 13h à 15h et de 18h à 19h30

81 LACABARÈDE - La Grange Co à Sales Tél. 06 32 55 98 20 (Petit Jean)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

81 LAGRAVE - 13, allée des cerisiers Tél. 05 63 81 55 62 (Annick et Eric)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

81 LAVAUR - Radio R d'Autan (10, rue de la mairie) Tél. 05 63 75 76 23 (Patricia)
Point de collecte permanent jusqu'au 17 mars, du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h

81 RÉALMONT - Place de la mairie Tél. 06 05 24 18 79 (Dany)
Point collecte le vendredi 17 mars de 16h à 19h30

81 SORÈZE - Tél. 06 18 26 84 95 (Maud)
Point collecte permanent jusqu'au 17 mars

81 VALDÉRIÈS - Centre social du Ségala Tarnais Tél 06 11 58 88 01 ou 05 63 47 21 81 (Anna)
Point de collecte permanent jusqu'au 17 mars (lundi 9h-12h, mardi 9h-12h, mercredi 9h-12h et 14h-18h, jeudi 9h-12h, vendredi 9h-12h et 14h-19h)

81 VALDÉRIÈS - Pôle médical Tél 06 11 58 88 01 ou 05 63 47 21 81 (Anna)
Point de collecte permanent jusqu'au 17 mars

82 SEPTFONDS - La Cheminée (1, bld des Mourgues) Tél. 06 21 83 67 26 (Eli)
Point collecte le dimanche 5 mars de 15h à 18h
et rencontre avec Marc et Yves qui ont participé au convoi solidaire précédent en janvier

83 BANDOL - Tél. 06 07 61 46 55 (Pierre) ou Tél. 06 07 96 36 42 (Christine)
Point de collecte permanent jusqu'au 17 mars

84 AVIGNON - Tél. 06 10 51 21 88 (Leila et Lauriel)
Point collecte permanent du 25 au 3 mars puis du 18 au 23 mars

84 SARRIANS - Hangar Théâtre de l'association Correspondance (682, bvd des Mians) Tél. 06 10 51 21 88 (Leila)
Point collecte le dimanche 19 mars à partir de 19h
Avec projection du film Je lutte donc je suis et repas solidaire

86 COUHÉ - Tél. 06 15 24 50 01 (Francis) ou Tél. 06 61 47 86 45 (Guillaume)
Point collecte permanent jusqu'au samedi 4 mars inclus
Ramassage le dimanche 5 mars vers midi par Maud et Yannis

87 LIMOGES - Tél. 05 55 30 85 25 ou 06 88 34 70 40 (Danielle)
Point collecte permanent jusqu'au vendredi 3 mars inclus

87 LIMOGES - Tél. 06 18 26 84 95 (Maud) ou Tél. 06 88 34 70 40 (Danielle)
Ramassage par Maud et Yannis le vendredi 3 mars vers 21h

89 AVALON - Tél. 06 10 51 21 88 (Leila)
Point collecte permanent du 6 au 17 mars

93 MONTREUIL - Festival UN SOUFFLE GREC, Nouveau théâtre de Montreuil Tél. 06 18 26 84 95 (Maud)
Point collecte festif le samedi 4 mars de 15h à 19h30 sur le stand du collectif ANEPOS, avec aussi :
15h Forum des alternatives sur la place Jean-Jaurès, avec la coopérative VIO.ME (Thessalonique), le collectif artistique et solidaire ANEPOS (Tarn-Exarcheia), SOS Halkidiki (Chalcidique), ZAD Notre-Dame-des- Landes, CADTM, ATTAC France, Association Grèce-France Résistance, collectif Solidarité France-Grèce pour la Santé, Association pour l'Autogestion, association Murs à pêches, Confédération paysanne, l'AMAP Montreuil, Le Sens de l'Humus et la participation de Angélique Ionatos
17h débat Salle Jean-Pierre Vernant organisé par ATTAC France : « Alternatives et solidarités en Grèce aujourd'hui » avec Dimitris Alexakis, Yannis Youlountas, Panos Angelopoulos et Grégoire Letouvet
19h Soirée rébétiko

94 ORLY - Tél. 06 80 74 05 58 (Françoise) ou 06 73 71 90 75 (Dominique)
Point collecte permanent jusqu'au 3 mars (avec le soutien de la LDH, RESF et Femmes Solidaires)

94 ORLY - Place du fer à cheval (côté parking Leclerc) Tél. 06 18 26 84 95 (Maud)
Ramassage par Maud et Yannis le samedi 4 mars de 11h30 à 12h30, accompagné d'un petit repas partagé (avec le soutien de la LDH, RESF et Femmes Solidaires)

Rappel des besoins principaux :
http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique4

Si vous voulez en savoir plus sur les destinataires :

A quoi bon essayer de changer les choses ? Une petite réponse personnelle :

vendredi 3 mars 2017

Pour en finir avec les serpents de Tinos

La plupart des guides touristiques indiquent que Tinos est envahie par les serpents ! Et les vacanciers s'en inquiètent à juste titre.
Habitant une moitié de l'année dans l'île, je souhaite rétablir la vérité et indiquer la cause possible de cette affirmation très exagérée.




Oui, il y a des serpents à Tinos, mais le plus souvent il s'agit de couleuvres longues comme des tuyaux d'arrosage mais absolument inoffensives. Il n'y a pas plus de vipères que dans les autres régions méditerranéennes. Globalement pas plus de serpents qu'ailleurs !

Et pour cause, Poséidon, dont l'équivalent latin est Neptune, le dieu de la mer que l'on adorait dans l'Antiquité au sanctuaire de Kionia les a chassés ! Voici les témoignages de Pitton de Tournefort, qui séjourna à Tinos en 1701 puis de Choiseul-Gouffier, de passage en 1781 :

On a dit plus haut qu’on l’avait nommée l’île aux serpents, mais Hésychius de Milet nous apprend que Neptune s’était servi de cigognes pour les exterminer ; il faut que cela soit vrai, ou que la race de ces reptiles en soit éteinte puisqu’on n’y en voit plus.


Suivant Etienne le géographe, l’île de Ténos retint le nom de celui qui s’y installa le premier. Bochart au contraire veut qu’il dérive du mot phénicien Tannoth, serpent ou dragon. En effet tous les historiens s’accordent à dire que cette île était remplie de serpents ; elle prit même le nom d’Ophiussa et donna dans la Grèce à la vipère celui de Taenia. Ils étaient si abondants et si dangereux que les habitants auraient été obligés de l’abandonner si Neptune n’était venu à leur secours et ne les en eût délivrés. Ils lui élevèrent un temple magnifique, dans un bois, près de la ville de Ténos. Ce dieu y était honoré comme un grand médecin et l’on y célébrait des fêtes en son honneur.

Hésichios de Milet est un historien byzantin du 6e siècle et Etienne le Géographe ou Etienne de Byzance un auteur du 5e.

Gageons donc que les modernes cicérones des Guides Bleus et verts n'ont lu que le début des textes anciens et se sont contentés de se copier mutuellement en jetant l'opprobre sur Tinos et ses serpents virtuels ! 

dimanche 12 février 2017

Encore un moulin à eau

En feuilletant nos archives photo, je trouve quelques vues de Tinos prises en 2005 représentant un moulin à eau situé en amont de Lychnaftia, sur le ruisseau qui descend de Steni.


Malheureusement pas de vue du bassin de rétention, mais il se trouve derrière la construction que l'on pourrait identifier comme une cheminée mais qui est en fait la vanne ! Au premier étage, la chambre des meules, au rez-de-chaussée, la chambre de la roue et le canal de fuite.



L'axe de la roue a été retiré mais on voit très bien la meule dormante, la meule tournante en pierre volcanique et le blutoir : c'était un moulin à farine. Le propriétaire entrepose ici pommes de terre et oignons !


Mais surtout la roue est en place ! Une roue à axe vertical et à palettes de bois dur. A l'arrière-plan à gauche le trou de la conduite forcée. Vraisemblablement il manque le tuyau métallique qui conduisait l'eau motrice vers les palettes.

jeudi 9 février 2017

Chora la petite capitale de Tinos

Si vous venez à Tinos par le ferry vous débarquerez forcément dans le port de la petite capitale de l'île, Chora.
Chora mérite autre chose que la réputation que lui font la plupart des guides touristiques des Cyclades qui insistent sur le pèlerinage de la Panagia et les boutiques de "bondieuseries" pas toujours de bon goût qui bordent la rue Evangélistria. C'est sévère ! Derrière les grands hôtels de béton construits pour les pèlerins qui enlaidissent le port, on trouve des ruelles charmantes où habitent et travaillent les Tiniotes. Ces ruelles ressemblent à celles de Myconos, l'authenticité en plus.

Un peu d'histoire

La ville actuelle s'est formée à partir de l'époque vénitienne autour des églises catholique de San Niccolo - c'est l'ancien nom de la ville - et orthodoxes de la Panagia Malamatenia et des Trois Hiérarques, et bien sûr autour de la plage où les caïques débarquaient des galères et des vaisseaux voyageurs et marchandises. A cette époque San Niccolo n'était que la modeste échelle de la capitale vénitienne d'Exombourgo et de sa forteresse où Tournefort comptait en 1701 500 maisons.



 La reddition puis le démantèlement de la forteresse en 1715 font tomber Tinos dans l'escarcelle des sultans, désormais maîtres de la totalité des Cyclades. L'événement inaugure plusieurs décennies de paix et de sécurité en mer Egée. Progressivement les habitants d'Exombourgo descendent vers la mer. La disparition de la tutelle vénitienne abolit la pratique de l'exclusif (toute marchandise devait passer par Venise). Le commerce peut se développer librement en direction des centres économiques de l'empire ottoman : Constantinople et Smyrne, l'industrie de la soie prend son essor, les navires de Marseille relâchent à Tinos qui verra s'installer les consuls des puissances maritimes d'Europe occidentale.

La révolution de 1821 - 1830, par laquelle la Grèce accède à l'indépendance, est marquée à Tinos par deux événements importants :
- l'installation à Chora de réfugiés grecs riches et entreprenants d'Asie mineure et des îles de Chios et de Psara;
- la découverte en 1823 d'une icône miraculeuse de la Vierge, attribuée à saint Luc en personne, entraîne la construction de la Panagia Evangelistria et l'institution du pèlerinage panhellénique de Tinos. La fondation du jeune Etat grec et l'invention de cette icône qui avait autrefois résisté à l'incendie allumé par les envahisseurs Arabes sont intimement liés. L'icône de Tinos prend une valeur patriotique.

Au 19e siècle Chora confirme son rôle commercial et  l'île développe les industries du marbre et du talc parallèlement à la sériciculture. Un véritable port doté de quais de pierre est substitué au môle vénitien en 1902. De belles maisons patriciennes, comme celle qui abrite la fondation culturelle, sont construites sur le front de mer et dans le nouveau quartier de Pallada. Plus tard, au 20e siècle, la ville se développera vers le sud dans la plaine que limite la plage d'Agios Phokas.

A voir à Chora

Naturellement une visite à la Panagia Evangélistria s'impose ! Dans l'église richement décorée je suis sensible aux ex-voto suspendus à la voûte : lampes ciselées, bateaux d'argent qui témoignent des miracles accomplis. Voir bien sûr l'icône elle-même, objet d'une intense piété populaire. On vient de toute la Grèce à Tinos pour elle.



Le musée archéologique renferme une immense jarre d'époque archaïque trouvée à Exombourgo qui représente la naissance d'Athéna, extraite toute armée du crâne de son père Zeus.
Et puis se balader dans les ruelles. Dans la rue Evangélistria il faut lever la tête pour goûter la beauté des maisons néoclassiques ; certaines portent encore le lion de saint Marc, emblème de Venise, ou des blasons latins prélevés dans les ruines d'Exombourgo. La vieille fontaine "turkish baroque" surmontée du buste du roi des Grecs Georges Premier est superbe. En montant, parmi les marchands d'objets de piété on distingue quelques bonnes boutiques d'icônes. Il règne là une ambiance de bazar balkanique et c'est charmant. L'église de san Niccolo est ornée de bas-reliefs sympathiques représentant le bon évêque de Myra, et aux 4 angles de son clocher elle porte des fleurs de lys, sans doute pour honorer les rois de France de la protection qu'ils accordèrent aux Latins d'orient depuis le seizième siècle. Tout à côté, c'est la vielle église orthodoxe de Malamaténia (la Vierge au ruban d'or).



De l'autre côté de l'avenue Megalochari on peut voir quelques maisons ottomanes à pans de bois et il ne faut pas rater le pélican Markos qui déploie ses ailes dans la boutique du poissonnier sur une petite place bordée de tavernes. Parfois il arrête toute circulation automobile et terrifie les enfants avec son grand bec et ses ailes immenses.



Laissons de côté le port des ferries. Après le café Koursaros commence le port de plaisance puis le port de pêche et sa petite criée (se lever tôt pour en profiter : il y a parfois des langoustes !). Le café Polymerion (mon préféré) occupe le rez-de-chaussée d'un immeuble néoclassique transformé en centre culturel.



On peut continuer jusqu'au chantier de réparation navale et monter sur la colline qui porte le monument commémoratif du torpillage du croiseur Elli par un sous-marin italien, le 15 août 1940.

lundi 6 février 2017

Maisons paysannes de l'Exomeria

L'Exomeria est la région du nord de Tinos. Littéralement, le mot signifie "partie en dehors". En effet l'Exoméria est séparée du reste de l'île par la chaîne de Pateles et on y accède par des cols. De ce fait la région n'est pas dominée par la forteresse d'Exombourgo et un gros village, Pyrgos (à l'époque vénitienne La Torre) fait figure de chef-lieu.
Au sud-est du bassin de Pyrgos la montagne dégringole dans la mer, créant ainsi des pentes raides très exposées au redoutable vent du nord, le Vorias. Fortes pentes et exposition au vent se conjuguent pour rendre cette zone défavorable à l'occupation humaine. Aussi a-t-elle été abandonnée par les habitants dans les décennies qui encadrent le second conflit mondial.
Il n'y avait pas de villages dans cette zone austère mais une multitude de hameaux composés de maisons occupées en permanence ou lors des gros travaux des champs par les paysans et les bergers : Karaboussa, Agios Antonios, Agia Paraskevi, Koris Pyrgos, le seul qui revive maintenant, du moins en été, etc., toujours localisés près d'un point d'eau. Car l'eau qui descend de Pateles abonde.

Le hameau de Karaboussa


Ce sont les restes d'habitats et les témoignages de l'activité agricole ancienne qui vont maintenant nous intéresser.



Les maisons, ou mieux les katikiès, ces maisons de plain-pied servant d'abri temporaire sont le plus souvent construites comme les bergeries : les murs "grossissent" au sommet et c'est là que l'on pose horizontalement les grandes lauzes qui forment le toit.




A l'intérieur on va systématiquement trouver un foyer toujours remarquablement bien construit et tout à côté des niches pratiquées dans la maçonnerie. Ces niches servaient de placards pour les provisions et le matériel de cuisine. A l'extérieur la cheminée est un simple trou parfois couvert d'une jarre percée pour améliorer le tirage.

Et un lit de pierre pour tout meuble !


Très souvent on trouve aussi un pressoir par foulage, le patitiri  et un rakizio, c'est à dire le réfrigérant de l'alambic dans lequel on fabriquait le marc local, le raki. Chaque famille faisait en effet son vin et son alcool.


Le pressoir par foulage se compose d'une cuve de pierre dans laquelle on dépose les grappes et d'un bassin pour l'écoulement du moût. On se déchausse et on foule aux pieds !


Les rafles fermentées sont distillées dans l'alambic familial, en cuivre et parfois en poterie. Le nez de l'alambic était plongé dans un réservoir d'eau formé de plaques savamment maçonnées pour assurer la condensation des vapeurs chargées d'alcool.


Au dehors, des bergeries, bien sûr et des aires à battre le grain, les alonia. Les ânes écrasaient les épis moissonnés à la faucille et extrayaient ainsi les grains qui étaient séparés du son par le grand vent de l'Exoméria.


Souvent aussi des loges de ruches avec parfois des ruches locales de terre cuite conservées.


Enfin des objets de la vie rurale traditionnelle, comme cette pierre taillée pour entraîner l'écoulement du petit lait ou cet abreuvoir creusé dans la pierre. Des objets simples et émouvants.





Après avoir visité Pyrgos et dégusté du galaktoboureko dans un des cafés de la place du Platane n'hésitez-pas, bien chaussés, à vous engager sur les sentiers presque inconnus de l'Exoméria !


Articles les plus consultés