mercredi 1 février 2017

Moulins à eau de Tinos

Des moulins à eau dans les Cyclades ? Impossible, trop sec ! Pourtant j'en connais deux à Tinos, dans le village d'Agapi, un dans celui de Perastra, un près de Lychnaftia et je vous invite à découvrir les vestiges d'un moulin récemment découvert qui se trouve sur le ruisseau de Falatados, entre le village et le lieu-dit Manganari.
Expatrié en Grèce
Bien sûr il n'y a pas à Tinos de rivière motrice digne de ce nom et l'ingéniosité paysanne a dû inventer une forme particulière de moulin dont les caractéristiques principales sont :
- un vaste bassin de rétention des eaux;
- une grande hauteur de chute, qui permet à l'eau d'agir par sa vitesse acquise et par son poids;
- une roue à axe vertical et à augets -comme souvent en Méditerranée- qui reçoivent directement le choc de l'eau venant du conduit de chute. Une ancêtre de la roue Pelton !

Le bassin de rétention
A Falatados le bassin de rétention est une enceinte maçonnée, autrefois crépie (il reste des traces d'enduit) pour l'étanchéité. Le sol du bassin est couvert d'argile imperméable. Cette enceinte est liée à un ruisseau minuscule, intermittent, affluent de celui du fond de la vallée. Evidemment, le bassin se remplissait en hiver et au printemps et son eau était conservée jusqu'à la moisson. Juste au dessus du conduit de chute, on trouve la vanne de pierre.


Le conduit, que l'on peut assimiler à une moderne conduite forcée, est en pierre et soigneusement enduit. Cet enduit est bien conservé.


A proximité des augets de la roue, le conduit se resserre. Malheureusement la roue n'existe plus. Sans doute était-elle construite en bois, avec le minimum de parties métalliques.
Mais son axe est encore là.
Au dessus de la chambre de la roue, les meules à farine en pierre volcanique (Santorin, Milos ?) sont toujours en place.

La chambre des meules


Le tout est complété par un déversoir : les eaux rejoignaient ainsi leur exutoire, le ruisseau de Falatados.

Fabuleuse Tinos si riche de son patrimoine paysan ! Tout près de là, une fontaine ruinée et son indestructible colonne...


lundi 23 janvier 2017

Retour balkanique

Les pays balkaniques nous fascinent; ils sont géographiquement proches de nous et éloignés de nos standards ! Depuis la Grèce, on ressent un vrai dépaysement une fois passée la frontière macédonienne à Guevgelija. Un autre milieu : population slave et albanaise, alphabet cyrillique, influence ottomane persistante, un pays de monastères orthodoxes, de panneaux indéchiffrables, de paysans en tracteur. On adore !

Expatrié en Grèce
En octobre 2016 Sylvie et moi sommes rentrés de Tinos en France par la Macédoine, la Serbie du sud et le Monténégro, à la recherche de Byzance !

Véhicule courant en Macédoine, région de Stip

D'abord le site antique et paléochrétien de Stobi, dans la vallée du Vardar, sur la voie romaine qui unissait Naissus (Nis) à Thessalonique. Mosaïques superbes, notamment celle du baptistère. Nous sommes dans les traces de Constantin le Grand !



Nuit à l'hôtel à Kumanovo et visite du monastère saint Gabriel de Lesnovo, fondation des premiers rois serbes. Monastère fortifié, un rempart protège l'église et les bâtiments monastiques. Fresques byzantines du 14e, dont l'une représente le tsar Dusan, montagnes sauvages, maisons traditionnelles slaves.







Il y a beaucoup à découvrir en Macédoine : voici un excellent guide-fil : https://visiter-macedoine.fr/

Nous passons en Serbie pour visiter le monastère de Miliseva au sud-ouest du pays, près du Monténégro. Nuit à Nova Varos.


 Miliseva est célèbre pour la fresque de l'ange du sourire qui accueille les saintes femmes venues faire la toilette mortuaire du Christ. Lui sait qu'il est ressuscité ! L'église renferme la châsse de saint Sava, le premier patriarche de Serbie.


Nous passons au Monténégro. Sur la route de Podgoriça voici le petit monastère de Moraça.


Traversée du haut plateau calcaire (des sauges partout !); un spectacle magnifique nous attend : les Bouches de Cattaro sont à nos pieds. Ici l'Adriatique a pénétré dans les profondes vallées montagnardes en créant un fjord méditerranéen. Cattaro est la meilleure rade des Balkans.

Le fjord de Cattaro




Nous ne quitterons plus désormais la côte adriatique où l'influence de Venise est très sensible, comme dans la ville de Kotor ou dans celle de Perast. Nuit à Herceg-Novi et route en direction de Dubrovnik, eu sud de la Croatie.



Perast

Dubrovnik est le nom slave de l'ancienne Raguse,
république maritime rivale de Venise et vassale des sultans ottomans. La ville ancienne est intacte, mais on y retrouve le tourisme de masse et les insupportables amateurs de la perche à selfie...


Au reste comme à Split où le palais de Dioclétien semble être sous occupation asiatique !

Palais de Dioclétien













Une nuit dans la belle ville de Trogir, Venise, Venise !!!


Mais la France et l'hiver nous attendent...Une nuit de rêve à l'agriturismo Corte di Trembaccia, près de Padoue. La vie de château, éphémère !












Puis le vieux Scudo fidèle pour la route restante !



vendredi 20 janvier 2017

Tavernes de Tinos


Tinos est une île des Cyclades en Grèce où l’on mange admirablement bien !

Expatrié en Grèce

Rien à voir avec les fast-food qui fleurissent à Mykonos ou Santorin où règne désormais le grand tourisme mondialisé. Tinos est une île paysanne authentique qui sait dans sa gastronomie allier les produits de la terre et ceux de la mer.

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Taverne Rokos à Volax

La viande, notamment celle de porc est un délice dans cette île  où les cochons sont traditionnellement nourris avec des figues sèches ! Et que dire de la chèvre au four ou de l’agneau au citron!
Autre atout de la cuisine tiniote, les artichauts primeurs, Ces petits artichauts méditerranéens sont cultivés dans la plaine de Komi par de savants jardiniers, On ne mange que leur fond, cru et mariné dans le citron, puis conservé dans l’huile, Succulent! Et puis la salade de câpres, mélange de câpres en saumure, de pain, d’oignons et d’huile d’olive, le tout mixé vaut le détour. En saison on dégustera des aubergines imam, des beignets aux tomates sèches, des «lachanodolmades», feuilles de chou farcies de riz et de porc haché servies avec la fameuse sauce à l’œuf et au citron.
Ne pas hésiter à goûter les beignets de morue (bacaliaro), la salade de poulpe, le calamar au barbecue et la bouillabaisse (kakavia) dans les tavernes du bord de mer.
Pour les fromages, oubliez la féta originaire de Grèce du nord et découvrez les produits locaux comme le «kopanisti» fromage très fort qu l’on consomme avec du yaourt épais ou les «balakia» de lait de brebis qui ressemblent aux fromages d’Italie. Pas étonnant : l'île est restée jusqu'en 1715 une possession vénitienne.
Arrosez le tout de bière locale, la «Nisos», de vin paysan tiré du tonneau - c'est surprenant parfois - ou de vin blanc sec de Falatados, légèrement muscat et finissez par un «raki», le marc local. Souvent le patron vous l'offrira avec le traditionnel "glyko" de raisins ou de prunes.
Deux excellents vins : le T'oinos, sélectionné par Ducasse, mazette, et le Volacus, plus abordable. Le Vaptistis, produit à Steni est aussi très bon. Ces vins sont produits dans la région granitique de Volax - Falatados.
Je vous recommande quelques adresses.
A Aetofolia, Sta phys’Aera où Nikos et Frankiska enrichissent les produits locaux des idées d’un grand chef,
A Smardakito, le Katoï, où tous les plats sont préparés au four de boulanger dans des terrines,
A Krokos Kyria Léni, les meilleures feuilles de vigne de l’île,
A Chora, Malamaténia pour sa salade de poulpe aux câpres,
A Panormos le Limanaki, calamars frais au barbecue, tendres et goûteux,
Enfin à Isternia le Thalassiki, une des meilleures tavernes de poisson des Cyclades. 
Et j'en oublie beaucoup !

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