L'ex ministre des finances allemand en fonction lors de l'acmé de la crise grecque s'est éteint le 26 décembre à l'âge de 81 ans. Je ne tire pas sur les corbillards mais je pense indécents les hommages appuyés du président Macron, de la première ministre Borne et de divers membres du gouvernement français. Schäuble aurait été un grand ami de la France ! Le silence des autorités grecques est préférable.
Qui était Wolfgang Schäuble ? D'abord un ordo-libéral, c'est à dire un partisan du libéralisme économique encadré par des règles strictes : pas d'intervention de l'Etat dans l'économie, la concurrence libre et non faussée, la rigueur budgétaire la plus rigide. Et rien du tout sur une harmonisation sociale et fiscale dans l'UE. L'anti Keynes.
Ensuite un anti démocrate, comme son compère Jean-Claude Juncker, président de la commission européenne en 2015. Le peuple grec avait dans cet été compliqué voté par référendum contre l'austérité imposée par la commission, le FMI et la BCE. Les Grecs se sont vu rétorquer par M. Schäuble que « Les élections ne peuvent pas être autorisées à changer la politique économique ». M. Juncker avait déclaré au même moment qu' « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Il évoquait précisément le sinistre traité de Maastricht fondateur d'une Europe basée sur le seul marché, opposée aux intérêts des peuples.
Dans l'Union européenne les peuples sont donc exclus des décisions économiques qui scellent leur avenir.
L'Europe, la plus grande démocratie de la planète ? Auf wiedersehen Wolfgang Schäuble !
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