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samedi 25 janvier 2020

Non aux bars de plage !

Depuis l'année 2016 on assiste à Tinos à la prolifération des bars de plage. Ils allongent leurs paillotes sur les plages les plus populaires, Porto, Agios Phokas, Kolivitra, Agios Romanos, diffusent une musique difficile à supporter et provoquent des embouteillages tout aussi insupportables !
Cette nouveauté est due à l'application de la nouvelle loi littorale grecque qui réduit le domaine public à quelques mètres à partir de la mer et permet la concession des plages à des entreprises privées, taverniers et bistrotiers.





Certes il en faut pour tous les goûts, la Grèce et les Grecs manquent d'argent et ce commerce entretient l'activité économique de Tinos. Mais nous sommes beaucoup de résidents ou de semi-résidents à redouter que les plages d'accès difficile, comme Livada ou Santa Margarita ne subissent le même sort c'est à dire l'invasion des bagnoles et des buveurs de mojitos. Une route carrossable et un nouveau bar sont parait-il à l'étude pour abîmer Apigania...
Bien sûr Tinos reste la plus calme et la plus préservée des Cyclades. Rien à voir avec Mykonos ou Santorin qui sont dénaturées par le tourisme de masse ce qui entraîne leur "déshéllinisation" (on y parle plus anglais que grec, le genre de vie y est devenu celui des Anglo-saxons, la foule étrangère submerge la culture grecque en un mot). Mais je ressens parfois les prémisses de l'entrée de l'île dans l'ère du grand tourisme.
Au reste la mairie locale favorise ce mouvement par sa présence sur les grands salons touristiques internationaux.
Attention, cette politique est à double tranchant : elle favorise le développement économique mais elle risque de faire perdre l'âme de cette Cyclade restée paysanne, conviviale, authentique et simple.
Attention, je pense que c'est précisément pour goûter cette authenticité que de nombreuses familles notamment françaises se sont installées à Tinos.

Amis Grecs ne vendez pas votre île pour une poignée d'euros !

jeudi 28 mars 2019

Description de Tinos en 1809


Je viens de découvrir une rareté dans la bibliothèque numérique de Google : le livre de Marc-Philippe Zallonis, Voyage à Tine, l'une des îles de l'archipel de la Grèce, suivi d'un traité de l'asthme, édité à Paris en 1809 chez Arthus Bertrand.
L'auteur est né à Krokos, village de Tinos, en 1782. Envoyé à Paris pour étudier la médecine en 1801, il est reçu docteur en 1809 et deviendra médecin officiel du grand vizir à Constantinople.
Son livre décrit Tinos à l'époque ottomane : c'est un précieux témoignage signé d'un homme des Lumières, pionnier d'une médecine scientifique et attentif aux conditions sanitaires des populations.
Ainsi que l'ai fait pour les oeuvres de Choiseul-Gouffier et de Tournefort je vais reproduire certains passages du Voyage à Tine et les commenter.




Les institutions politiques de Tinos sous les Ottomans

Tine passa en 1714 sous la domination de l'Empire ottoman et le grand seigneur (1) la donna comme fief à Velli Effendi Zadé (2). Néanmoins les habitants sont encore autonomes... c'est à dire qu'ils se gouvernent par leurs propres lois. Ils choisissent parmi eux un tribunal d'où sont tirés tous les deux ans deux primats ou "proestis" chargés de l'administration du pays et qui ont au dessous d'eux des administrateurs subalternes appelés "épitropes".... Les primats sont obligés de tenir prêt tous les ans le tribut que l'île paye annuellement au gouvernement turc et qui est de 60 000 à 70 000 francs.
Quelque temps avant l'époque où le tribut doit être livré les proestis ordonnent aux "protogeris" ou chefs de villages de préparer les sommes que leurs villages doivent payer pour l'année. Chaque protogeros rassemble les habitants de son arrondissement et c'est dans cet espèce de conseil que les particuliers sont imposés suivant leur fortune. On est taxé à tant par tête, tant pour une ruche d'abeilles, une chèvre, un cheval, un colombier. Les primats sont généralement obéis et respectés. Quelquefois il faut user d'une plus grande rigueur qui presque toujours irrite les habitants et les porte à la révolte...L'insurrection s'annonce par le son du tocsin... Afin de punir les insurgés le gouvernement turc envoie un "vaivode" ou espèce de fermier qui en payant d'avance la moitié du tribut acquiert le droit de percevoir ou plutôt de rançonner sans pitié les malheureux habitants. Il fait ordinairement sa résidence à Kambos....Il amène avec lui plusieurs Turcs dont il se sert pour inspecter la récolte des paysans... On s'aperçoit enfin combien le gouvernement turc a été terrible dans sa colère lorsqu'il a envoyé cette sangsue altérée, cette harpie pour exécuter ses vengeances.... Tine a été dans tous les temps exempte de droits de douane.

Les Ottomans en prenant Tinos n'entendaient pas l'administrer; ils voulaient faire de l'Egée un lac turc et prélever des richesses. L'auto-administration de l'île leur convenait parfaitement pour peu que le tribut, signe de soumission et impôt à la fois, fut payé. 

Tinos était exempte de droits de douane, contrairement à ce qui avait cours sous la domination vénitienne; cette particularité fait de l'île un zone franche et explique en partie sa prospérité au 18e siècle. 



Villes et villages

San Nicolo, sur la côte occidentale de l'île... est une ville qui est le principal abord de l'île et le lieu du commerce. C'est la résidence de l'archevêque grec, du proesti, de l'épitrope, des consuls et des négociants. L'église latine est dédiée à saint Nicolas. Celle des Grecs, appelée Métropoli, est très belle et richement ornée. Elle a un superbe clocher très élevé et bâti tout en marbre blanc poli... Les maisons de San Nicolo sont assez bien bâties et ne manquent pas d'élégance mais ses rues comme celles de toutes les villes du Levant manquent de symétrie. Devant le port est une place publique nommée Balanza où l'on décharge les marchandises. Les magasins des marchands sont bâtis autour de cette place. A strictement parler San Nicolo a une rade et non un port, mais à une demi lieue au sud, au delà d'une pointe où tournent des moulins (3), il y a un beau port appelé Saint-Jean... Il peut contenir plusieurs bâtiments et les met tout à fait à l'abri des vents qui viennent du côté de la Tramontane (3).En sortant de la ville du côté du nord, par un endroit nommé Camares, on trouve un petit ruisseau qui se jette dans la rade et un couvent de Récolets. En suivant du même côté le bord de la mer on arrive en un quart d'heure au lazaret (4)....

A environ une heure et demie de marche de San Nicolo, dans l'intérieur de la montagne la plus élevée de l'île, est situé le Bourg (il Borgo), qui était autrefois une place forte, mais moins par l'art que par la nature. Aujourd'hui les fortifications sont détruites et le Borgo complètement abandonné... Au dessous de il Borgo... sur la pente de la montagne est l'Exomborgos ou le faubourg qui est aujourd'hui le lieu habité. Dans le temps de la domination vénitienne ce lieu était le séjour ordinaire des nobles et des riches lorsque l'on était en paix avec les Turcs, pendant la guerre ils se réfugiaient dans la forteresse du Bourg. Il y a dans ce faubourg plusieurs maisons d'une très belle architecture, mais la plupart tombent en ruine ou ne sont pas habitées. Cependant au milieu de ces débris on rencontre d'anciennes familles nobles qui gouvernaient la pays avec les Vénitiens... L'Exomborgos est aussi la demeure du vicaire latin de cette île. On y voit trois belles églises; les trois-quarts des habitants sont catholiques...
De l'Exomborgos à Xinara on compte une demi heure de marche... Ce village qui est très fort est situé sur la pente de la montagne du Borgo... C'est dans cette partie que réside l'évêque latin. On y trouve le collège et deux églises, celle de saint Nicolas et l'épiscopale. Tous les habitants sont catholiques.
A un quart de lieue de Xinara, en descendant, on arrive à Loutra; ce village abonde en fruits et son terroir parfaitement bien arrosé est très fertile. Il ne s'y trouve pas de bains, bien que son nom semble l'indiquer (5). Les habitants qui sont tous catholiques y ont une grande et belle église.
De Loutra on va en dix minutes à Kroko, village peu considérable. C'est la patrie de l'auteur. La religion catholique est la seule qu'on y professe... Le village de Sikhalado, situé au sommet d'une montagne se trouve à cinq minutes de chemin de Kroko. Les habitants en sont catholiques. Au dessus du village ... il y a deux moulins à vent qu'on appelle moulins de Riseri.
De Sikhalado on va en un quart d'heure à Vollakos, village bâti dans les rochers, au milieu d'un terrain qui n'est pas susceptible de culture. Les habitants sont catholiques. Ils n'ont pas d'autre occupation que de faire des paniers. Le village de Koumaros est à dix minutes de l'Exomborgos. Il est situé sur la pente de la montagne entre d'affreux rochers... Les habitants en sont catholiques. C'est de ce lieu que sort le premier ruisseau de la rivière de Lazaro. Il est joint presque à son origine par le ruisseau qui sort près d'une église appelée Spiliotissa ou Notre-Dame de la Grotte.

En 1809 San Nicolo, l'actuelle ville de Tinos, a remplacé Exombourgo en tant que capitale. Exombourgo tombe en ruine et si l'on y rencontre encore de nobles personnages, sans doute grands propriétaires fonciers, ces derniers ont perdu la partie contre la bourgeoisie marchande du port qui jouit de franchises inconnues à l'époque vénitienne.
Je me suis borné à reproduire la description des villages du centre de l'île : Xynara, sa cathédrale et son palais épiscopal devenu mairie, Loutra et son riche terroir, Skalados et ses moulins, Volax et ses paniers. En fait on reconnait Tinos plus de 200 ans après !


Agriculture et produits de Tinos

On y recueille plusieurs espèces d'oranges et de citrons, du miel, de la cire, toutes sortes de fruits produits par les arbres à tiges rampantes, des légumes, des prunes, des noix, des figues, des raisins, des vins de toutes sortes, des aulx, des mûres mais point de pommes. On y fait des fromages mous, très peu d'huile, de l'eau-de-vie tirée des raisins, quelquefois des figues et des mûres noires...
La soie serait un des grands revenus de l'île si les habitants étaient plus instruits dans l'art d'élever les vers à soie.. (6). Les terres les mieux entretenues et les mieux cultivées peuvent donner dans une année fertile pour 10 kg de semence 90 à 100 kg d'orge, 70 à 80 de blé... et année commune 60 à 70 kg d'orge et 40 à 50 de blé. Ce faible produit suffisant à peine à nourrir les habitants pendant 4 ou 5 mois on est obligé d'aller chercher du blé et de l'orge en Asie ou en Grèce. De là il résulte un monopole odieux sur ces denrées qui sont vendues aux pauvres à un prix excessif... Les terres sont labourées avec l'araire ou aletro; c'est le seul procédé possible les terres étant morcelées... d'ailleurs le sol inégal et raboteux ne saurait admettre la charrue. On se sert toujours de boeufs  pour le labourage. Ils sont attelés à l'araire par un joug ou zigos fixé en avant des épaules et non aux cornes comme en France... Pour disposer la terre à recevoir le blé ou l'orge on la laisse reposer une année, mais ce repos n'est pas absolu, on sème alors des haricots et des pois chiches. Quelque temps avant d'ensemencer on fume les terres. L'engrais qu'on emploie de préférence pour celles qui sont naturellement ingrates se tire des pigeonniers. Bientôt on laboure... c'est après les pluies que se font les semences. On moissonne dans le mois de mai ou en juin.
Le figuier est de tous les arbres de l'île qui s'y trouve en plus grande quantité...On laisse tomber les figues qui doivent être conservées pour la consommation de l'année... Pour achever de les sécher on les expose au soleil, ensuite on les met dans des grands vases de terre en les entassant.
Les vignes sont plantées dans les endroits pierreux... leurs branches sont d'une longueur si démesurée que celles d'un seul cep occupent quelquefois une circonférence de de 80 à 100 pieds. Elles s'étendent alors horizontalement... Cette position des branches est loin de nuire au fruit, elle met la vigne à l'abri des vents...

Les amateurs auront reconnu le populaire raki dans cette eau-de-vie de raisin ! La sériciculture était en effet importante à Tinos, ainsi que le pointent tous les auteurs. Il faut mettre cette industrie en rapport avec les nombreux mûriers que l'on rencontre encore sur l'île et qui n'a pas vu, en août, les figues sécher sur les toits en terrasse ? Les faibles rendements céréaliers, l'assolement biennal tempéré par la culture de légumineuses expliquent  la difficile situation d'une île de plus de 20 000 habitants où la disette n'est pas inconnue...Et la mise en culture de la moindre bande de terre. Comme l'écrit Cornélius Castoriadis, Tinos est une île faite à la main. Quant aux vignes, si l'on excepte celles que cultivent dans l'île de rares vignerons à la recherche de la qualité, elles courent toujours à terre perpendiculairement aux restanques et donnent un vin de qualité très irrégulière.


La maison tiniote

Dans toute l'île on ne voir ni chaumière ni cabane; les maisons sont en pierre et assez bien construites, elles sont composées d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage. Le rez-de-chaussée est divisé en 2 parties dont l'une appelée kiela et ayant vue sur la rue reçoit les immondices du dedans et du dehors; on y élève des pourceaux et elle contient le poulailler. En entrant dans les villages... l'oeil est désagréablement affecté lorsqu'il aperçoit de tous côtés ces étables à cochons d'où s'exhalent des vapeurs fétides qui infectent l'air. La seconde partie, appelée katogi , est séparée par un mur : elle sert à la fois de cellier et de magasin. C'est là que sont déposés de grands vases de terre destinés à conserver le blé, le vin, les figues... Le premier étage est réservé pour le logement... Les maisons des Tiniens ont toujours au dessus du magasin un salon qui sert de lieu de réunion et dont les meubles consistent en un petit sopha, une grande table de noyer qui peut tenir une douzaine de personnes et plusieurs chaises qui occupent les coins de l'appartement. on place aussi dans le salon de grandes caisses de 8 à 10 pieds de long... où sont renfermés les vêtements; sur les murailles nues se voient des tableaux et des images qui représentent le plus souvent des saints... Le dessus des maisons est construit en terrasse sur lesquelles et tout autour on plante du safran. Chaque maison a au premier étage un balcon très large et au rez-de-chaussée une cour.

La description de la maison tiniote reste valable de nos jours. Tout au plus a-t-on supprimé le keli et ses cochons et souvent installé une salle de bains et des toilettes sur ce que l'auteur nomme le balcon... Bien sûr les toits couverts de crocus ont disparu au profit de dalles de béton armé bien pentées, beaucoup plus étanches. Mais l'esprit reste identique.


Les moulins

Sur presque toutes les hauteurs de Tine on trouve des moulins à vent construits en pierre et dans la forme de tours rondes. Le dôme seul peut tourner. Ils ont huit ailes en bois garnies de leurs toiles... Les moulins à eau de la rivière de Lazaro et d'Aghapi ne sont pas estimés. Lorsqu'on y entre on croirait presque se trouver dans la sentine d'un vaisseau.


Notes
(1) Le grand seigneur est le sultan ottoman.
(2) Ce personnage est un ouléma, dignitaire religieux musulman.
(3) Si je comprends bien ce port abrité se trouvait à Agiali, contre le cap qui porte l'actuel monument commémorant le torpillage de l'Elli. Des moulins sont signalés là par Choiseul-Gouffier.
(4) Le lazaret est le lieu où les marins suspects de peste effectuaient la quarantaine.
(5) En effet Loutra signifie les bains.
(6) Ici Zallony contredit Choiseul-Gouffier et Tournefort qui insistent sur l'importance de la sériciculture, du filage et de la bonneterie de soie. Considérons aussi que l'importation de céréales venues de Grèce ou d'Asie devait être payée par une activité non agricole.








lundi 9 avril 2018

Fêtes de Pâques dans mon village de Skalados

En Grèce Pâques est la fête la plus importante de l'année. La résurrection du Christ et la renaissance de la nature s'y confondent. Tout est symbole.

Dans le village catholique de Skalados à Tinos on fête Pâques aux mêmes dates que les Orthodoxes qui sont la majorité du peuple grec. En 2018, c'était le 8 avril.
La semaine sainte - Megali Evdomada - commence le dimanche des Rameaux, où l'on célèbre l'entrée de Jésus dans Jérusalem. Le jeudi saint est marqué par une messe solennelle durant laquelle un des villageois prend la parole pour évoquer les angoisses du Christ au mont des Oliviers. Nouvelle messe le vendredi - Megali Paraskevi - où un homme et une femme jouent respectivement les souffrances de Jésus en croix et les déplorations de Marie.
La messe de Pâques débute le samedi à 23h. Les fidèles se réunissent dans l'église silencieuse comme un tombeau. Le prêtre allume le cierge pascal, distribue la lumière aux assistants qui portent de petits cierges et commence la messe dans l'église faiblement éclairée. Il prononce des paroles d'espoir. A minuit Christ ressuscite : le sacristain brandit l'étendard où est figuré Jésus s'élançant hors du sépulcre. Dehors explosent pétards, feux de Bengale et décharges de fusils. Après l'élévation tout le monde communie puis une procession fait le tour du village et chacun va se coucher vers 1 heure du matin.

Le lendemain c'est la fête profane ! Au petit matin les cuisiniers embrochent les agneaux. ils seront cuits à point vers 13h.




Tout le village se rassemble alors dans l'enclos de l'école. L'association de Skalados offre les agneaux mais chacun apporte un plat de sa composition - salades, artichauts, pitas, fromages - et du vin, et du raki ! Le carême - Sarakostis - est terminé et chacun se régale de viande et de vin ! On invite volontiers les étrangers de passage. L'orchestre prend place et bientôt on ne peut plus se parler. Les premiers danseurs s'avancent et c'est parti pour un après-midi de danses, de chants et de musique traditionnelle. Vers 17 h, le vin aidant, les voix déraillent un peu et les anciens plus résistants continuent seuls à chanter en se balançant à droite et à gauche. Mais les jeunes continuent à danser au milieu des assiettes brisées et des détonations des vieux tromblons, les tribonia. La fatigue ne les gagne qu'à la tombée de la nuit !




Kali Anastasi, Kalo Paska ! Christ est ressuscité, Printemps est arrivé !

jeudi 1 février 2018

Bons plans pour bien vivre à Tinos

Vous voilà à Tinos ! Vous avez réservé j'espère une belle maison paysanne, vous disposez bon véhicule Vidalis (à Tinos un 4 x 4 n'est pas utile) et le soleil des Cyclades brille. Voici quelques suggestions visant à rendre votre séjour le plus agréable possible. J'ai rédigé récemment un article sur les bonnes adresses de la petite ville de Tinos; voici à présent une série de bons plans concernant l'intérieur de l'île.


bien vivre a Tinos

Déjeuner ou dîner

Les tavernes de Tinos sont généralement excellentes mais ma préférée reste celle de Rokos à Volax dont j'ai fait la cantine de mes stages de distillation d'huiles essentielles. J'aime aussi à Panormos le Limanaki, ses produits de la mer tout frais et son vin blanc sec un peu muscat. Très bons aussi le Sta Phys'Aera d'Aetofolia, cochon de lait au miel... Zacharias à Skalados et le Katoï de Smardakito.
J'ai écrit précédemment un article sur les tavernes : voici le lien https://leblog.maisondeloutra.fr/2017/01/tavernes-de-tinos.html

Boire une bière ou un raki

Une bonne ambiance  tiniote règne au Kafenio tis Kyras Lenis à Krokos. Les paysans viennent s'y rafraîchir après le travail et causent politique, comme partout en Grèce. C'est là que j'ai été initié au patois, le Tiniaka par de rudes professeurs ! Très sympa aussi le petit bistrot d'Agapi où l'on est servi par de gentilles vieilles dames.
N'oublions pas Pyrgos et les cafés qui entourent le platane séculaire. Je considère la place de Pyrgos comme l'une des plus belles de Grèce

Produits locaux

Il n'y a pas qu'en ville que l'on trouve des produits locaux ! A Skalados, tout près de la place où l'on peut se garer Concetta vend les légumes de son jardin : rien à voir avec ceux du supermarché. Elle fait aussi des confitures, des fruits confits, des câpres en saumure, du bon vin maison et des tomates sèches.
Sur la route principale, à l'entrée de Komi, Eleni vend d'excellents fruits confits
A l'entrée de Volax Joseph Vidos vend toutes sortes d'herbes cueillies dans la nature. Il parle bien anglais. Mentionnons la fromagerie de San Lorenzo à Kechros qui produit des balakia de vache ou de brebis et du kopanisti, très fort.
Pour les câpres et le miel allez à Potamia chez Jean-Luc, un Français pas bobo du tout installé ici depuis 40 ans. Ses câpres conservées dans l'eau de mer conservent tout leur arôme. Jean-Luc vend aussi du miel et un peu de raki.
Les nonnes du monastère de Kechrovouni vendent aussi leurs confitures.

Vins de l'ile

Si vous avez les moyens achetez du T'oinos blanc et rouge. Ce vin exceptionnel qui est servi dans les restaurants de Ducasse est produit au dessus du village de Falatados. Le chais se trouve entre Falatados et Steni.

A la sortie de Tinos-ville en direction de Porto voici la cave de Vakis (potopolion). On y trouve des vins de toute la Grèce, à découvrir le Nykterinos de Santorin vendu par 5 litres et pas cher du tout.
Tout à côté se trouve la brasserie Nisos qui produit une bonne bière locale.

Gâteaux

La plus grande pâtisserie de Tinos se trouve à Tripotamos, sur la route principale. Son nom est Chalaris (depuis 1926 !). Succulentes amygdalota
A Pyrgos ne manquez pas de déguster un galaktoboureko dans un des cafés qui entourent le vénérable platane oriental.

Plages et baignade

En août les plages auxquelles on peut accéder en voiture sont assez fréquentées : depuis le contrôle des changes instauré en juin 2015 les Grecs sortent moins de leur pays et visitent les Cyclades. Pour être tranquille il ne faut pas hésiter à quitter les sentiers battus. Par exemple la plage d'Apigania, à 20 minutes de marche par un bon sentier, se révélera bien plus agréable que celle surpeuplée d'Agios Romanos. De même à Kolivitra, dépassez les deux premières plages et baignez-vous dans les deux dernières, il n'y a personne ou presque. Tinos regorge de criques tranquilles. Marchez !!!

Sentiers 

Un jour de grand vent partez d'Exombourgo, l'ancienne capitale fortifiée de l'île et descendez jusqu'en ville par le vieux sentier vénitien, très bien conservé. A Exombourgo vous verrez les ruines de la citadelle et celles de la ville archaïque (murs cyclopéens et stylobate de temple), près de Ktikados une vénérable église byzantine, la Kyra Xeni, au dessus de la ville les ruines de son acropole, dont les reste de deux tours du Vème siècle bâties de gros moellons à joints vifs. En ville vous pourrez prendre un taxi pour remonter au point de départ sans transpirer !
Beaucoup de sentiers balisés partent d'Exombourgo. Les sentiers de Tinos font l'objet d'une action publique visant à promouvoir un tourisme durable.

lundi 8 janvier 2018

Chapelles de Tinos

En parcourant les sentiers de Tinos, notamment dans le centre et le sud de l'île, on rencontre de très nombreuses chapelles familiales, bâties pour remercier le seigneur des dons de la terre. Ces chapelles sont généralement ouvertes pour peu qu'elles soient éloignées de la route; on redoute le vol d'icônes mais on encourage le marcheur respectueux ou le berger à brûler un petit cierge !

Le plus souvent ce sont des édifices très modestes, construits comme les étables avec lesquelles elles voisinent : les murs s'évasent à leur sommet pour recevoir une couverture de plaques et un petit clocher bleu. Souvent le choeur est en cul-de-four. Intérieurement et extérieurement ces chapelles sont crépies et peintes en blanc. On leur associe une cuisine et un réfectoire : au jour de la fête patronale, après la messe, la famille régale les fidèles... et le prêtre. Quelquefois elles servent d'ossuaire.













Les plus grandes comprennent 2 nefs séparées par une arcade reposant sur une colonne à chapiteau byzantin. J'y vois, en lisant le Voyage de Pitton de Tournefort (voir dans ce blog l'article Un voyageur français séjourne à Tinos en 1701, année 2016), une conséquence de l'obligation imposée par les Vénitiens catholiques aux Tiniotes orthodoxes de réserver un autel au rite romain dans leurs églises.

















Il faut pénétrer dans les chapelles pour différencier les rites :
- les chapelles orthodoxes présentent toujours un iconostase, le plus souvent en bois modestement sculpté, qui sépare le pope des fidèles pendant l'élévation et leurs murs sont décorés d'icônes. Les plus anciennes présentent des points communs avec les ex-voto populaires de l'Italie du sud; le choeur est souvent décoré d'un tableau peint sur tôle représentant la Reine des cieux (Platytera ton ouranon);


























- les catholiques sont plus simples, l'autel n'est pas séparé de la nef, parfois on note un retable rustique d'inspiration baroque.


Quelquefois on a le bonheur de découvrir des fresques. La plupart sont d'inspiration byzantine, même dans les chapelles catholiques : on peut supposer que le rite latin s'est lentement imposé aux paysans orthodoxes au cours des 5 siècles de la domination vénitienne sur l'île. Sont fréquemment représentés saint Georges terrassant le dragon, Constantin et Hélène entourant la vraie croix retrouvée, les Taxiarques.




Il y a moins de chapelles dans la région de Pyrgos, l'Exomeria, région exclusivement orthodoxe mais plus pauvre que le reste de Tinos.



dimanche 2 avril 2017

Le Myrte vert de Tinos

Le myrte vert est un arbuste aromatique répandu dans les zones humides de Tinos : autour de Volax, où les sols argileux retiennent l'eau, dans la vallée de Livadia, près de Kardiani. Plante de Dionysos et d'Aphrodite pour les Grecs anciens, elle reste de nos jours sacrée, associée au culte des morts.



Myrte vert (Myrtus communis)

On cueille et distille les sommités fleuries en juin et les feuilles en septembre, lorsqu'elles sont gorgées du soleil de l'été. La cueillette est agréable : les arbustes eux-mêmes protègent les cueilleurs des ardeurs du soleil et bien que le rendement soit faible (3/1000, ou 3 ml d'essence pour 1 kg de plante) la facilité de la récolte assure une production convenable d'huile essentielle. Et le Myrte répand une odeur délicieuse !
L'huile essentielle du Myrte vert, d'une belle couleur dorée, est anti-infectieuse et anti-catarrhale. Elle soulage la bronchite et décongestionne le système veineux. Elle est apaisante et prépare au sommeil. Comme celle de l'Hélichryse et de la Carotte sauvage, elle tonifie la peau, combat les rides et prévient leur apparition. On peut en ajouter quelques gouttes à une crème hydratante ou à un masque.
Enfin elle permet la production de parfum en combinaison avec de l'alcool et une goutte d'huile essentielle de Sauge et en diffusion assainit l'atmosphère de la maison.

vendredi 3 mars 2017

Pour en finir avec les serpents de Tinos

La plupart des guides touristiques indiquent que Tinos est envahie par les serpents ! Et les vacanciers s'en inquiètent à juste titre.
Habitant une moitié de l'année dans l'île, je souhaite rétablir la vérité et indiquer la cause possible de cette affirmation très exagérée.




Oui, il y a des serpents à Tinos, mais le plus souvent il s'agit de couleuvres longues comme des tuyaux d'arrosage mais absolument inoffensives. Il n'y a pas plus de vipères que dans les autres régions méditerranéennes. Globalement pas plus de serpents qu'ailleurs !

Et pour cause, Poséidon, dont l'équivalent latin est Neptune, le dieu de la mer que l'on adorait dans l'Antiquité au sanctuaire de Kionia les a chassés ! Voici les témoignages de Pitton de Tournefort, qui séjourna à Tinos en 1701 puis de Choiseul-Gouffier, de passage en 1781 :

On a dit plus haut qu’on l’avait nommée l’île aux serpents, mais Hésychius de Milet nous apprend que Neptune s’était servi de cigognes pour les exterminer ; il faut que cela soit vrai, ou que la race de ces reptiles en soit éteinte puisqu’on n’y en voit plus.


Suivant Etienne le géographe, l’île de Ténos retint le nom de celui qui s’y installa le premier. Bochart au contraire veut qu’il dérive du mot phénicien Tannoth, serpent ou dragon. En effet tous les historiens s’accordent à dire que cette île était remplie de serpents ; elle prit même le nom d’Ophiussa et donna dans la Grèce à la vipère celui de Taenia. Ils étaient si abondants et si dangereux que les habitants auraient été obligés de l’abandonner si Neptune n’était venu à leur secours et ne les en eût délivrés. Ils lui élevèrent un temple magnifique, dans un bois, près de la ville de Ténos. Ce dieu y était honoré comme un grand médecin et l’on y célébrait des fêtes en son honneur.

Hésichios de Milet est un historien byzantin du 6e siècle et Etienne le Géographe ou Etienne de Byzance un auteur du 5e.

Gageons donc que les modernes cicérones des Guides Bleus et verts n'ont lu que le début des textes anciens et se sont contentés de se copier mutuellement en jetant l'opprobre sur Tinos et ses serpents virtuels ! 

dimanche 12 février 2017

Encore un moulin à eau

En feuilletant nos archives photo, je trouve quelques vues de Tinos prises en 2005 représentant un moulin à eau situé en amont de Lychnaftia, sur le ruisseau qui descend de Steni.


Malheureusement pas de vue du bassin de rétention, mais il se trouve derrière la construction que l'on pourrait identifier comme une cheminée mais qui est en fait la vanne ! Au premier étage, la chambre des meules, au rez-de-chaussée, la chambre de la roue et le canal de fuite.



L'axe de la roue a été retiré mais on voit très bien la meule dormante, la meule tournante en pierre volcanique et le blutoir : c'était un moulin à farine. Le propriétaire entrepose ici pommes de terre et oignons !


Mais surtout la roue est en place ! Une roue à axe vertical et à palettes de bois dur. A l'arrière-plan à gauche le trou de la conduite forcée. Vraisemblablement il manque le tuyau métallique qui conduisait l'eau motrice vers les palettes.

jeudi 9 février 2017

Chora la petite capitale de Tinos

Si vous venez à Tinos par le ferry vous débarquerez forcément dans le port de la petite capitale de l'île, Chora.
Chora mérite autre chose que la réputation que lui font la plupart des guides touristiques des Cyclades qui insistent sur le pèlerinage de la Panagia et les boutiques de "bondieuseries" pas toujours de bon goût qui bordent la rue Evangélistria. C'est sévère ! Derrière les grands hôtels de béton construits pour les pèlerins qui enlaidissent le port, on trouve des ruelles charmantes où habitent et travaillent les Tiniotes. Ces ruelles ressemblent à celles de Myconos, l'authenticité en plus.

Un peu d'histoire

La ville actuelle s'est formée à partir de l'époque vénitienne autour des églises catholique de San Niccolo - c'est l'ancien nom de la ville - et orthodoxes de la Panagia Malamatenia et des Trois Hiérarques, et bien sûr autour de la plage où les caïques débarquaient des galères et des vaisseaux voyageurs et marchandises. A cette époque San Niccolo n'était que la modeste échelle de la capitale vénitienne d'Exombourgo et de sa forteresse où Tournefort comptait en 1701 500 maisons.



 La reddition puis le démantèlement de la forteresse en 1715 font tomber Tinos dans l'escarcelle des sultans, désormais maîtres de la totalité des Cyclades. L'événement inaugure plusieurs décennies de paix et de sécurité en mer Egée. Progressivement les habitants d'Exombourgo descendent vers la mer. La disparition de la tutelle vénitienne abolit la pratique de l'exclusif (toute marchandise devait passer par Venise). Le commerce peut se développer librement en direction des centres économiques de l'empire ottoman : Constantinople et Smyrne, l'industrie de la soie prend son essor, les navires de Marseille relâchent à Tinos qui verra s'installer les consuls des puissances maritimes d'Europe occidentale.

La révolution de 1821 - 1830, par laquelle la Grèce accède à l'indépendance, est marquée à Tinos par deux événements importants :
- l'installation à Chora de réfugiés grecs riches et entreprenants d'Asie mineure et des îles de Chios et de Psara;
- la découverte en 1823 d'une icône miraculeuse de la Vierge, attribuée à saint Luc en personne, entraîne la construction de la Panagia Evangelistria et l'institution du pèlerinage panhellénique de Tinos. La fondation du jeune Etat grec et l'invention de cette icône qui avait autrefois résisté à l'incendie allumé par les envahisseurs Arabes sont intimement liés. L'icône de Tinos prend une valeur patriotique.

Au 19e siècle Chora confirme son rôle commercial et  l'île développe les industries du marbre et du talc parallèlement à la sériciculture. Un véritable port doté de quais de pierre est substitué au môle vénitien en 1902. De belles maisons patriciennes, comme celle qui abrite la fondation culturelle, sont construites sur le front de mer et dans le nouveau quartier de Pallada. Plus tard, au 20e siècle, la ville se développera vers le sud dans la plaine que limite la plage d'Agios Phokas.

A voir à Chora

Naturellement une visite à la Panagia Evangélistria s'impose ! Dans l'église richement décorée je suis sensible aux ex-voto suspendus à la voûte : lampes ciselées, bateaux d'argent qui témoignent des miracles accomplis. Voir bien sûr l'icône elle-même, objet d'une intense piété populaire. On vient de toute la Grèce à Tinos pour elle.



Le musée archéologique renferme une immense jarre d'époque archaïque trouvée à Exombourgo qui représente la naissance d'Athéna, extraite toute armée du crâne de son père Zeus.
Et puis se balader dans les ruelles. Dans la rue Evangélistria il faut lever la tête pour goûter la beauté des maisons néoclassiques ; certaines portent encore le lion de saint Marc, emblème de Venise, ou des blasons latins prélevés dans les ruines d'Exombourgo. La vieille fontaine "turkish baroque" surmontée du buste du roi des Grecs Georges Premier est superbe. En montant, parmi les marchands d'objets de piété on distingue quelques bonnes boutiques d'icônes. Il règne là une ambiance de bazar balkanique et c'est charmant. L'église de san Niccolo est ornée de bas-reliefs sympathiques représentant le bon évêque de Myra, et aux 4 angles de son clocher elle porte des fleurs de lys, sans doute pour honorer les rois de France de la protection qu'ils accordèrent aux Latins d'orient depuis le seizième siècle. Tout à côté, c'est la vielle église orthodoxe de Malamaténia (la Vierge au ruban d'or).



De l'autre côté de l'avenue Megalochari on peut voir quelques maisons ottomanes à pans de bois et il ne faut pas rater le pélican Markos qui déploie ses ailes dans la boutique du poissonnier sur une petite place bordée de tavernes. Parfois il arrête toute circulation automobile et terrifie les enfants avec son grand bec et ses ailes immenses.



Laissons de côté le port des ferries. Après le café Koursaros commence le port de plaisance puis le port de pêche et sa petite criée (se lever tôt pour en profiter : il y a parfois des langoustes !). Le café Polymerion (mon préféré) occupe le rez-de-chaussée d'un immeuble néoclassique transformé en centre culturel.



On peut continuer jusqu'au chantier de réparation navale et monter sur la colline qui porte le monument commémoratif du torpillage du croiseur Elli par un sous-marin italien, le 15 août 1940.

lundi 6 février 2017

Maisons paysannes de l'Exomeria

L'Exomeria est la région du nord de Tinos. Littéralement, le mot signifie "partie en dehors". En effet l'Exoméria est séparée du reste de l'île par la chaîne de Pateles et on y accède par des cols. De ce fait la région n'est pas dominée par la forteresse d'Exombourgo et un gros village, Pyrgos (à l'époque vénitienne La Torre) fait figure de chef-lieu.
Au sud-est du bassin de Pyrgos la montagne dégringole dans la mer, créant ainsi des pentes raides très exposées au redoutable vent du nord, le Vorias. Fortes pentes et exposition au vent se conjuguent pour rendre cette zone défavorable à l'occupation humaine. Aussi a-t-elle été abandonnée par les habitants dans les décennies qui encadrent le second conflit mondial.
Il n'y avait pas de villages dans cette zone austère mais une multitude de hameaux composés de maisons occupées en permanence ou lors des gros travaux des champs par les paysans et les bergers : Karaboussa, Agios Antonios, Agia Paraskevi, Koris Pyrgos, le seul qui revive maintenant, du moins en été, etc., toujours localisés près d'un point d'eau. Car l'eau qui descend de Pateles abonde.

Le hameau de Karaboussa


Ce sont les restes d'habitats et les témoignages de l'activité agricole ancienne qui vont maintenant nous intéresser.



Les maisons, ou mieux les katikiès, ces maisons de plain-pied servant d'abri temporaire sont le plus souvent construites comme les bergeries : les murs "grossissent" au sommet et c'est là que l'on pose horizontalement les grandes lauzes qui forment le toit.




A l'intérieur on va systématiquement trouver un foyer toujours remarquablement bien construit et tout à côté des niches pratiquées dans la maçonnerie. Ces niches servaient de placards pour les provisions et le matériel de cuisine. A l'extérieur la cheminée est un simple trou parfois couvert d'une jarre percée pour améliorer le tirage.

Et un lit de pierre pour tout meuble !


Très souvent on trouve aussi un pressoir par foulage, le patitiri  et un rakizio, c'est à dire le réfrigérant de l'alambic dans lequel on fabriquait le marc local, le raki. Chaque famille faisait en effet son vin et son alcool.


Le pressoir par foulage se compose d'une cuve de pierre dans laquelle on dépose les grappes et d'un bassin pour l'écoulement du moût. On se déchausse et on foule aux pieds !


Les rafles fermentées sont distillées dans l'alambic familial, en cuivre et parfois en poterie. Le nez de l'alambic était plongé dans un réservoir d'eau formé de plaques savamment maçonnées pour assurer la condensation des vapeurs chargées d'alcool.


Au dehors, des bergeries, bien sûr et des aires à battre le grain, les alonia. Les ânes écrasaient les épis moissonnés à la faucille et extrayaient ainsi les grains qui étaient séparés du son par le grand vent de l'Exoméria.


Souvent aussi des loges de ruches avec parfois des ruches locales de terre cuite conservées.


Enfin des objets de la vie rurale traditionnelle, comme cette pierre taillée pour entraîner l'écoulement du petit lait ou cet abreuvoir creusé dans la pierre. Des objets simples et émouvants.





Après avoir visité Pyrgos et dégusté du galaktoboureko dans un des cafés de la place du Platane n'hésitez-pas, bien chaussés, à vous engager sur les sentiers presque inconnus de l'Exoméria !


mercredi 1 février 2017

Moulins à eau de Tinos

Des moulins à eau dans les Cyclades ? Impossible, trop sec ! Pourtant j'en connais deux à Tinos, dans le village d'Agapi, un dans celui de Perastra, un près de Lychnaftia et je vous invite à découvrir les vestiges d'un moulin récemment découvert qui se trouve sur le ruisseau de Falatados, entre le village et le lieu-dit Manganari.
Expatrié en Grèce
Bien sûr il n'y a pas à Tinos de rivière motrice digne de ce nom et l'ingéniosité paysanne a dû inventer une forme particulière de moulin dont les caractéristiques principales sont :
- un vaste bassin de rétention des eaux;
- une grande hauteur de chute, qui permet à l'eau d'agir par sa vitesse acquise et par son poids;
- une roue à axe vertical et à augets -comme souvent en Méditerranée- qui reçoivent directement le choc de l'eau venant du conduit de chute. Une ancêtre de la roue Pelton !

Le bassin de rétention
A Falatados le bassin de rétention est une enceinte maçonnée, autrefois crépie (il reste des traces d'enduit) pour l'étanchéité. Le sol du bassin est couvert d'argile imperméable. Cette enceinte est liée à un ruisseau minuscule, intermittent, affluent de celui du fond de la vallée. Evidemment, le bassin se remplissait en hiver et au printemps et son eau était conservée jusqu'à la moisson. Juste au dessus du conduit de chute, on trouve la vanne de pierre.


Le conduit, que l'on peut assimiler à une moderne conduite forcée, est en pierre et soigneusement enduit. Cet enduit est bien conservé.


A proximité des augets de la roue, le conduit se resserre. Malheureusement la roue n'existe plus. Sans doute était-elle construite en bois, avec le minimum de parties métalliques.
Mais son axe est encore là.
Au dessus de la chambre de la roue, les meules à farine en pierre volcanique (Santorin, Milos ?) sont toujours en place.

La chambre des meules


Le tout est complété par un déversoir : les eaux rejoignaient ainsi leur exutoire, le ruisseau de Falatados.

Fabuleuse Tinos si riche de son patrimoine paysan ! Tout près de là, une fontaine ruinée et son indestructible colonne...


vendredi 20 janvier 2017

Tavernes de Tinos


Tinos est une île des Cyclades en Grèce où l’on mange admirablement bien !

Expatrié en Grèce

Rien à voir avec les fast-food qui fleurissent à Mykonos ou Santorin où règne désormais le grand tourisme mondialisé. Tinos est une île paysanne authentique qui sait dans sa gastronomie allier les produits de la terre et ceux de la mer.

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Taverne Rokos à Volax

La viande, notamment celle de porc est un délice dans cette île  où les cochons sont traditionnellement nourris avec des figues sèches ! Et que dire de la chèvre au four ou de l’agneau au citron!
Autre atout de la cuisine tiniote, les artichauts primeurs, Ces petits artichauts méditerranéens sont cultivés dans la plaine de Komi par de savants jardiniers, On ne mange que leur fond, cru et mariné dans le citron, puis conservé dans l’huile, Succulent! Et puis la salade de câpres, mélange de câpres en saumure, de pain, d’oignons et d’huile d’olive, le tout mixé vaut le détour. En saison on dégustera des aubergines imam, des beignets aux tomates sèches, des «lachanodolmades», feuilles de chou farcies de riz et de porc haché servies avec la fameuse sauce à l’œuf et au citron.
Ne pas hésiter à goûter les beignets de morue (bacaliaro), la salade de poulpe, le calamar au barbecue et la bouillabaisse (kakavia) dans les tavernes du bord de mer.
Pour les fromages, oubliez la féta originaire de Grèce du nord et découvrez les produits locaux comme le «kopanisti» fromage très fort qu l’on consomme avec du yaourt épais ou les «balakia» de lait de brebis qui ressemblent aux fromages d’Italie. Pas étonnant : l'île est restée jusqu'en 1715 une possession vénitienne.
Arrosez le tout de bière locale, la «Nisos», de vin paysan tiré du tonneau - c'est surprenant parfois - ou de vin blanc sec de Falatados, légèrement muscat et finissez par un «raki», le marc local. Souvent le patron vous l'offrira avec le traditionnel "glyko" de raisins ou de prunes.
Deux excellents vins : le T'oinos, sélectionné par Ducasse, mazette, et le Volacus, plus abordable. Le Vaptistis, produit à Steni est aussi très bon. Ces vins sont produits dans la région granitique de Volax - Falatados.
Je vous recommande quelques adresses
A Volax, Rokos, taverne paysanne aux portions aussi énormes que délicieuses,
A Aetofolia, Sta phys’Aera où Nikos et Frankiska enrichissent les produits locaux des idées d’un grand chef,
A Smardakito, le Katoï, où tous les plats sont préparés au four de boulanger dans des terrines,
A Krokos Kyria Léni, les meilleures feuilles de vigne de l’île,
A Chora, Malamaténia pour sa salade de poulpe aux câpres,
A Panormos le Limanaki, calamars frais au barbecue, tendres et goûteux,
Enfin à Isternia le Thalassiki, une des meilleures tavernes de poisson des Cyclades. 
Et j'en oublie beaucoup !

jeudi 19 janvier 2017

Pour un écomusée à Tinos

Promouvoir dans l'île un tourisme durable, éviter la "myconiotisation" de Tinos, favoriser la découverte intelligente de son patrimoine naturel et culturel, tels pourraient être les buts d'un écomusée à Tinos.


Expatrié en Grèce
A l'initiative du Père Joyeux, des Jésuites de Grèce et d'un groupe d'amis franco-grec, j'ai repris ma casquette de conservateur. Voici le texte d'intention, rédigé en novembre 2016. N'hésitez-pas à réagir et à enrichir la réflexion engagée !




POUR UN ECOMUSEE DANS L'ÎLE DE TINOS


Tinos est une île miraculeusement préservée de l'archipel des Cyclades d'où se dégage une force extraordinaire. Elle fait présentement l'objet d'une communication insistante dans les médias d'Europe du nord, ce qui constitue à la fois un atout et un danger :
– un atout parce que de nombreux visiteurs étrangers enrichiront globalement l'île et susciteront des échanges de tous ordres ;
– un danger parce que l'actuelle préservation des patrimoines naturel et culturel de Tinos ne résistera pas au tourisme de masse. Tinos dans ce cas évoluera vers le modèle touristique purement marchand et mondialisé qui domine à Myconos, Santorin et Paros.
Conserver l'atout et écarter le danger, telle est la question. Elle peut être résolue positivement par l'adoption raisonnée d'un modèle original, le tourisme durable. Cela suppose une approche respectueuse des hommes, de l'environnement au sens large, une grande ouverture d'esprit et beaucoup de modestie. Je pense pour ma part que la découverte du patrimoine tiniote grâce à un réseau de sentiers pédestres organisés dans le cadre d'un écomusée peut partiellement résoudre l'équation en attirant des touristes avides d'échanges de qualité avec une population et un territoire et non pas seulement de soleil et de plages aménagées. On dit en français courant que l'on « fait » les îles grecques. Quelle erreur, quel toupet ! On ne fait pas Tinos, on la mérite.

 Le concept d'écomusée

Georges- Henri Rivière 1897 – 1985 anthropologue et muséologue, fondateur en 1937 du musée national des arts et traditions populaires dont il assure la direction jusqu'en 1967. Rénovateur de la pensée muséologique grâce concept d'écomusée qui se développe en France et dans le monde à compter des années 1970, porté par l'organisation internationale des musées, l'ICOM.
Une tentative d'explication globale d'un territoire 

L'écomusée envisage l'explication globale d'un territoire en favorisant la découverte et la compréhension de l'environnement naturel, de biotopes humains et de pratiques culturelles propres à ce territoire ; il faut noter qu'une île est le territoire idéal de l'écomusée. Les fondements de l'écomusée :
 – Un lieu central qui rassemble et délivre une information de bonne qualité scientifique sur le territoire, ses patrimoines naturel et culturel et invite à la découverte ;
– La découverte in situ du patrimoine naturel et culturel ;
– Une gestion démocratique partagée entre élus, porteurs de projet et population.

Tinos aujourd'hui, brève tentative d'état des lieux

Tinos, entre immobilisme et séduction du modèle myconiote
– Le pèlerinage de la Panagia Evangélistria, est source de richesse mais aussi d'immobilisme : la dévotion à la Vierge de Tinos amène dans l'île des pèlerins venus de toute la Grèce et génère un chiffre d'affaire de 8 M. d'EUR par an ! Pour les Tiniotes c'est une rente de situation. Et une bonne raison de ne pas bouger.
– La proximité de Myconos, île mondialisée et bétonnée dont le modèle économique est basé sur le fun, le tourisme de masse et la communication par les peoples séduit plus d'un Tiniote attiré par l'argent facile ! L'application du modèle myconiote est à redouter : il détruirait Tinos et modifierait jusqu'à la sociabilité des habitants (à Myconos on parle anglais, à Tinos on parle grec et souvent tiniaka, le dialecte local, à Myconos on paie, à Tinos on sourit). Attention, une société chinoise a acquis récemment la plage de Kalivia, près de Kardiani...

Un désir d'autre chose ? Voici quelques éléments de réflexion
Un patrimoine naturel et culturel de première importance :
– patrimoine géologique ;
– patrimoine botanique et faune ;
– patrimoine culturel et spirituel abondant et lisible : la modernité (routes carrossables, électricité, téléphone, etc.) n'atteint les villages que dans les années 1970, laissant au bord des sentiers un patrimoine considérable, vrai témoin de l'ancienne économie paysanne. Voir le blog ensoleillé de Tinos : http://leblog.maisondeloutra.fr/2013/11/vestiges-de-la-vietraditionnelle.html

Une histoire riche et révélatrice dont les points forts sont :
– les civilisations de la Grèce antique, de l'époque archaïque à l'époque hellénistique ;
– l'époque vénitienne ;
– le néo-hellénisme, autour du sanctuaire de la Panagia, où se mêlent les symboles de la piété orthodoxe et du jeune Etat grec ;

Une volonté de valorisation portée par une partie significative de la population :
– des initiatives privées de conservation du patrimoine : restaurations de pigeonniers (Marouli Tarampados), constitution de collections d'objets de la vie rurale traditionnelle par des particuliers ;
– des initiatives associatives : certaines associations de village (syllogoi) collectent des objets et organisent leur valorisation, comme à Volax, Kardiani ou Aetofolia autour de la poterie traditionnelle
– des initiatives institutionnelles, telle les excellentes collections formées par les Jésuites à Loutra ou par l'évêché catholique à Xinara ;
– enfin des initiatives publiques : le tout récent musée du marbre de Pyrgos, les collections d'art populaire d'Agia Triada à Girla ou le musée archéologique de Chora dont les collections rendent compte des fouilles de Vryokastro, d'Exombourgo et du sanctuaire de Poséidon à Kionia .

Une volonté de connaissance portée par des érudits autour de la revue Tiniaka Analekta : le P . Markos Foskolos, historien, Alekos Florakis, anthropologue, Charis Koutelakis, archéologue et enseignant à l'Université du Pirée.

Un lieu magique qui concentre l'histoire de l'île et fonctionne comme un aimant pour les insulaires et pour les visiteurs étrangers, le nid d'aigle d'Exombourgo qui porte les vestiges de l'ancienne capitale, de la citadelle vénitienne et le sanctuaire jésuite du Sacré-Coeur. De là on domine la mer Egée et tous les villages de Tinos, à l'exception de la région de Pyrgos. Capitale vénitienne de l'île, forteresse latine Exombourgo protégeait Tinos, permettait l'accès au port de San Niccolo (Chora) et à tous les villages. Une puissance tutélaire ! Voir le blog ensoleilléde Tinos : http://leblog.maisondeloutra.fr/2015/03/exombourgo.html

Un écomusée à Tinos

Il pourrait s'appuyer sur trois piliers conceptuels et matériels - centre d'interprétation, sentiers entretenus et informés, renvoi sur les institutions et/ou ressources conservant des collections ou des pratiques (vannerie, poterie, etc.) - et sur une structure démocratique de gestion. Et bien sûr sur un solide site Internet avec version mobile et référencement soigné.
Le centre d'interprétation Situé à Exombourgo, 
il pourrait contenir une analyse historique de l'île abondamment illustrée et une information sur le lieu lui-même : citadelle, ville, faubourg (sobborgo en italien, qui a donné Exombourgo en grec) invitant à sa découverte. La forme matérielle du centre d'interprétation est à inventer. Il doit communiquer et informer, être en consonance avec le lieu. Je l'imagine dehors, en position d'accueil. Une salle d'expositions temporaires aménagée à peu de frais dans les bâtiments existants permettrait de mettre en valeur tel ou tel point du patrimoine de Tinos : pigeonniers, ex-voto, chapelles, fresques...et de développer des ateliers pédagogiques créatifs.
Le réseau des sentiers 
C'est le pilier principal. Les routes asphaltées de l'île sont récentes. Avant les années 1950 – 1970 les échanges entre ville et villages, entre villages et parcelles cultivées étaient effectués à pied ou à dos d'âne grâce à des sentiers souvent dallés ou taillés dans le roc, clos de murs de pierres sèches afin d'empêcher les divagations des vaches, des chèvres et des moutons. Ces sentiers existent toujours et certains sont portés sur la carte Anavasi (équivalent grec de nos IGN 1/25000). Mais la plupart, du fait de l'exode rural et de la raréfaction des déplacements utilisant des animaux de bât, sont envahis par la végétation agressive qui les obstrue et rend la marche lente et difficile. Malgré cela les sentiers de Tinos offrent au promeneur leur diversité, leur beauté, leurs escaliers doux au pas, leurs dalles énormes posées là depuis des siècles par le labeur paysan. Marcher à Tinos est un plaisir en soi, plaisir physique auquel on peut relier la jubilation d'apprendre ! Les sentiers livrent l'accès à l'essentiel du patrimoine paysan de Tinos, aux terroirs, aux bâtiments de l'ancienne polyculture nourricière, aux églises rustiques : cultures en terrasse, olivettes, vignobles et jardins, plantations de mûriers, étables et bergeries, moulins à eau et surtout à vent, fontaines, réseaux d'irrigation, pigeonniers, aires à battre le blé, maisons temporaires utilisées par les paysans lors des gros travaux (katikiès), chapelles orthodoxes ou catholiques construites pour remercier Dieu de ses bienfaits. Ils relient entre eux les villages, tous différents et dont les édifices remarquables pourraient être commentés : maisons seigneuriales, églises, beaux tympans de marbre sur les maisons traditionnelles, fontaines publiques, etc. Ils donnent aussi accès aux richesse naturelles, filons de marbre, roches métamorphiques, rochers de granit érodés en boule, plantes aromatiques, chênes courbés par le vent, blés sauvages, myrtes et platanes orientaux. Et avec un peu de chance on lèvera un lièvre, des perdrix, des huppes fasciées ou l'on surprendra une chouette endormie, le tout sous le regard narquois des chèvres ! Découvrir Tinos par les sentiers suppose 3 opérations :
– leur dégagement et leur entretien, sans négliger le remontage des murs de pierre sèche éboulés ; cela suppose, après un première remise en état un travail de contrôle et de réparation continu ;
– leur balisage ou le complément de leur balisage et l'édition de cartes et d'itinéraires de type GR ou PR français et l'entretien de ce balisage ;
– l'information écrite et iconographique des points remarquables invitant à la découverte et à la compréhension de la nature et de l'agriculture des Cyclades, sans négliger l'approche anthropologique. Cette information, écrite en grec, français et anglais, pouvant être complétée par la lecture de QR codes, doit être portée par des supports à la fois solides, discrets et en consonance avec le milieu ; il n'est pas question d'imposer un commentaire, une vision magistrale prononcée ex cathedra mais de donner des clés de compréhension au visiteur afin qu'il devienne un acteur de sa visite. Je renvoie ici aux deux itinéraires que Sylvie et moi avons parcouru fin octobre 2016, l'ancienne voie vénitienne allant d'Exombourgo au port de San Niccolo (Chora actuelle) et le sentier Falatados – Manganari – Falatados. Le réseau des sentiers doit être matérialisé à Exombourgo par une structure porteuse des descriptions sommaires de ces itinéraires de découverte et d'indications pratiques, parking, niveau de difficulté, possibilités de restauration, points d'eau situés sur le sentier... Le nombre d'itinéraires possibles étant très important, il faut imaginer une montée en puissance faisant suite à l'information des 10 sentiers balisés existants et mentionnés par la carte Anavasi. Là aussi j'imagine cette structure en position d'accueil.
Le renvoi vers les partenaires 
C'est le troisième pilier. Située elle aussi à Exombourgo, cette structure comparable aux deux premières devra donner une description sommaire de chaque collection, édifice ou pratique géré par un partenaire et des informations opérationnelles, horaires, téléphone, langue parlée, etc., le tout dans un souci de coopération et de valorisation mutuelles. Le lien avec le réseau des sentiers sera naturellement opéré : qui visitera les sites archéologiques d'Exombourgo se verra proposer un prolongement/approfondissement de sa visite in situ par un renvoi vers le musée archéologique de Chora ; le sentier Falatados – Manganari – Falatados permet la découverte d'un moulin à eau, l'information de ce moulin renverra vers des biotopes similaires conservés à Agapi ou à Perastra. ; les pigeonniers que l'on rencontre sur de nombreux itinéraires (Tinos en renferme un millier) renverront vers les vallées de pigeonniers valorisés et signalés de Tarampados ou d'Agapi.
Une gestion démocratique
Une toute petite équipe peut gérer une telle structure. Elle doit être encadrée par une association fonctionnant démocratiquement réunissant les responsables politiques (maire de Tinos et conseillers d'Exombourgo), un représentant du ministère grec de la culture, les partenaires conservant et valorisant édifices et/ou collections, les Jésuites propriétaires du sanctuaire d'Exombourgo. Ce conseil détermine la ligne culturelle de l'institution : expositions à envisager, sentiers à informer, partenariats à engager, communication. Il est habilité comme personne morale à solliciter des financements publics et privés. Cette association s'appuie sur un conseil scientifique consultatif composé d'érudits, d'universitaires et de professionnels du patrimoine.

Les enjeux 

Comme il est écrit en préambule, Tinos est à la croisée des chemins. Pour se développer harmonieusement l'île peut adopter un modèle différent de celui de Myconos. Nos voisins de Siphnos et d'Andros toute proche ont parié sur le développement du tourisme pédestre. Sans dénaturer leur environnement, sans perdre leur âme pour une poignée d'Euros... Allons plus loin sur le sentier qui monte ! 

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