Me souvenant d'avoir lu il y a quelques années dans la collection 10/18 le résumé du Voyage du Levant de Pitton de Tournefort, j'ai voulu consulter l'édition originale de 1717, heureusement accessible en ligne grâce à Gallica, la bibliothèque virtuelle de la BnF. J'ai pensé que le texte intégral intéresserait les amoureux de Tinos et j'y ai ajouté quelques notes personnelles à consulter en pied de page pour faciliter la compréhension du contexte ou préciser certains points. Bonne lecture !
Joseph Pitton de Tournefort, Relation d'un voyage du Levant fait par ordre du Roy :
contenant l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'Archipel, de
Constantinople, des côtes de la mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des
frontières de Perse et de l'Asie mineure.... t. 1 / [préface
par Fontenelle], Paris 1717, Imprimerie royale
p. 354 et sq.
Le livre se présente comme une série de rapports adressés à Pontchartrain, secrétaire d’Etat à la marine de la fin du règne de Louis XIV. L’auteur, directeur du Jardin du Roi (qui deviendra le Museum d’Histoire naturelle) s’intéresse certes aux plantes, mais il considère aussi d’un œil de stratège les possessions ottomanes, persanes et vénitiennes, dont Tinos, pour l’information du roi de France.
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Joseph Pitton de Tournefort (1656 - 1708) |
Il n’y a qu’un mille de distance de l’île
d’Andros à celle de Tine comme Pline l’a remarqué ; nous passâmes ce canal
le premier décembre dans un caïque car les six rochers qui en occupent le
milieu ne le permettent pas aux gros bâtiments. Il faut 40 milles pour aller du
port du château d’Andros à San Nicolo du Tine où nous n’arrivâmes que sur le
sept heures du soir, & les officiers du port ne voulant pas prendre la
peine d’examiner notre patente de santé à cette heure là, ni de faire avertir
le Consul de France, on nous obligea à coucher dans notre bateau ; il est
vrai qu’on eut l’honnêteté de nous offrir le lazaret (1) pour faire compagnie à
quelques esclaves que la vermine dévorait.
Le lendemain le Consul de France dépêcha un
expert à la forteresse à son Excellence Mgr Louis Cornaro (2), Provéditeur de
l’île, qui nous accorda la pratique, comme ils parlent, c'est-à-dire la liberté
de nous débarquer, mais la forteresse étant à quatre mille du port nous ne
reçûmes cette permission que sur le midi.
L’île de Tine fut anciennement nommée Tenos,
suivant Estienne le géographe (3), d’un certain Tenos qui la peupla le
premier ; Hérodote nous apprend qu’elle fit partie de l’empire des
Cyclades, que les Naxiotes possédèrent dans les premiers temps. Il est parlé
des Téniens parmi les peuples de Grèce qui avaient fourni des troupes à la
bataille de Platées (4), où Mardonius, général des Perses fut défait ; et les
noms de tous ces peuples furent gravés sur la droite d’une base de la statue de
Jupiter regardant l’Orient ; à voir même l’inscription rapportée par Pausanias,
il semble que les peuples de cette île fussent alors plus puissants, ou aussi
puissants que ceux de Naxos. Néanmoins ceux de Tenos, les Andriens et la
plupart des autres insulaires, dont les intérêts étaient communs, effrayés de
la puissance formidable des Orientaux, se tournèrent de leur côté. Xerxès se
servit d’eux et de ceux de l’île d’Eubée pour réparer les pertes qu’il faisait
dans ses armées. Les forces maritimes des Téniens sont marquées sur une
médaille fort ancienne frappée à la tête de Neptune, révéré particulièrement
dans cette île ; le revers représente le trident de ce dieu, accompagné de
deux dauphins. Goltzius (5) a aussi fait mention de deux médailles de Tenos au même
type. Tristan (6) parle d’une médaille d’argent des Téniens à tête de Neptune avec
un trident au revers.
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Le port de Chora (San Nicolo) en 1701 - le lazaret se trouve à l'extrême gauche, loin de la petite ville
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Le bourg de San Nicolo, bâti sur les ruines de
l’ancienne Tenos, au lieu de port n’a qu’une méchante plage qui regarde vers le
sud & d’où l’on découvre l’île de Syra au sud-sud-ouest ; quoiqu’il n'y
ait dans ce bourg qu’environ 150 maisons, on ne peut pas douter par le nom de Polis qu’il porte encore, et par les
médailles et les marbres antiques qu’on y trouve en travaillant la terre, que
ce ne soient les débris de la capitale de l’île. Strabon assure que cette ville
n’était pas grande, mais qu’il y avait un fort beau temple de Neptune dans un
bois voisin où l’on venait célébrer les fêtes de cette divinité et où l’on
était régalé dans des appartements magnifiques. Ce temple avait un asile dont
Tibère régla les droits de même que ceux des plus fameux temples du Levant. A
l’égard de Neptune, Philocore, cité par Clément d’Alexandrie (7), rapporte qu’il
était honoré dans Tenos comme un grand médecin, et cela se confirme par
quelques médailles ; il y en a une chez le Roy dont Tristan et Patin (8) font
mention : la tête est d’Alexandre Sévère, au revers c’est un trident
autour duquel est tortillé un serpent, symbole de la médecine chez les
Anciens ; d’ailleurs cette île avait été appelée l’île aux serpents.
Elle a 60 milles de tour, s’étend du
nord-nord-ouest au sud-sud-est, pleine de montagnes pelées mais la mieux
cultivée de l’archipel. Tous les fruits y sont excellents, melons, figues,
raisins, mais la vigne y vient admirablement bien & c’est sans doute depuis
longtemps puisque M. Vaillant fait état d’une médaille frappée à la légende,
sur le revers de laquelle est représenté Bacchus tenant un raisin de la main
droite et un thyrse de la gauche ; la tête est d’Antonin Pie. La médaille
que M. Spon (9) acheta dans la même île est plus ancienne, d’un côté c’est la tête
de Jupiter Hammon, de l’autre une grappe de raisin. A l’égard du froment on en
sème peu dans cette île mais on y recueille beaucoup d’orge. Les figuiers de
Tine sont fort bas & fort touffus, les oliviers y viennent fort bien, mais
il y en a peu et leur fruit n’est destiné que pour être salé ; on y
manquerait de bois et de moutons si on ne les tirait d’Andros, d’ailleurs le
pays est agréable et arrosé de beaucoup de fontaines, qui lui avaient attiré
chez les Anciens le nom d’Hydrussa, de
même qu’à la plupart des îles où il y a quelques sources ; on a dit plus
haut qu’on l’avait nommée l’île aux serpents, mais Hésychius de Milet nous
apprend que Neptune s’était servi de cigognes pour les exterminer ; il
faut que cela soit vrai, ou que la race de ces reptiles en soit éteinte
puisqu’on n’y en voit plus (10).
La soie fait aujourd’hui la richesse de
Tine : chaque année on y recueille environ seize mille livres
pesant ; dans le temps que nous y étions, elle valait un sequin la livre,
elle va quelquefois jusqu’à trois écus ; nos Français l’enlevèrent presque
toute ; quoique ce soit la soie la mieux préparée de toute la Grèce, elle
n’est pas pourtant assez fine pour faire des étoffes, mais fort propre à coudre
et à faire des rubans ; on fait de bons bas de soie dans cette île, rien
n’approche de la beauté des gants qu’on y tricote pour les Dames(11). Ceux qui font
embarquer de la soie pour Venise ne paient aucun droit de sortie à Tine, ils
donnent caution et la caution paie si l’on découvre que la soie a été conduite
autre part ; la raison en est que cette marchandise payant l’entrée à
Venise, elle paierait deux fois sur les terres de la République (12), si l’on en
faisait payer la sortie à Tine.
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La ville et la forteresse de Tinos en 1689
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La forteresse de Tine où nous arrivâmes à cheval
depuis San Nicolo en une heure de temps est sur la roche dominante du pays
& où la nature a plus travaillé que l’art. La garde en est confiée à 14
soldats mal vêtus, au nombre desquels étaient 7 déserteurs Français ; nous
y comptâmes environ 40 canons de bronze et 2 ou 3 canons de fer. C’est le
séjour des plus honnêtes gens de l’île quoiqu’il n’y ait pas plus de 500
maisons, que le vent du nord et le froid, aussi âpre qu’à Paris rendent fort
incommode ; le palais du Provéditeur est mal bâti, on n’y saurait
conserver aucun meuble, non plus que chez les bourgeois, à cause de la grande
humidité que les brouillards et les crevasses des terrasses y entretiennent.
Les Jésuites sont assez bien logés mais leur église ne saurait contenir la
moitié de leurs dévotes. Le P. Prati, supérieur de la maison nous y reçut fort
honnêtement et nous eûmes le plaisir d’y dîner avec les Pères Foresti, Camuti et
Federic. Son Excellence à qui nous allâmes faire la révérence nous invita aussi
à dîner et nous offrit des gardes pour nous accompagner dans l’île. M. Antonio
Betti, un des plus fameux avocats du Tine nous prêta sa maison du faubourg hors
la forteresse, où il n’y a qu’environ 150 maisons, mais on a la liberté d’y
entrer ou d’en sortir quand on veut, au lieu que les portes de la forteresse se
ferment de bonne heure & ne s’ouvrent que tard.
Outre la forteresse et San Nicolo, les principaux
villages de cette île sont :
Il Campo, Il Terebado, Lotra, Lazaro, Perastra,
Cumi, Carcado, Cataclisma, Aitofolia, Chilia, Oxomeria qui contient 5
bourgades, savoir Pirgos, Vacalado, Cozonari, Bernardado, & Platia,
Cisternia, Cardiani, Disado, Mondado,
Mastro-Mercado, Micrado, Carea, Filipado, Comiado, Arnado, Pergado, Cazerado,
Cuticado, Smordea, Cozonara, Tripotamo, Cigalado, Agapi, Volacos, Fallatado,
Messi, Muosulu, Stigni, Potamia, Cacro, Triandaro, Doui Castelli, Diocarea,
Cicalada, Sclavo Corio,
Croio, Monasterio.
M. le Provéditeur ne retire environ que 2000 écus
de son Gouvernement, aussi le regarde-t-on à Venise comme un lieu de
mortification ; ce Gouverneur a la dixième partie des denrées ; de
dix charges d’orge, par exemple on lui en paie une, pour la soie, ce n’est pas
de même, ceux qui en font embarquer pour autre part que pour Venise, ne paient
que trois écus et trois-quarts pour chaque centaine de livres ; le
provéditeur n’a rien à voir avec sur ces droits.
L’Evêque de Tine a 300 écus de revenu de revenu
fixe et près de 200 écus d’émoluments de son Eglise. Son clergé d’ailleurs est
illustre et composé de 120 Prêtres ; les Grecs y ont bien 200 Papas, soumis
à un Protopapas, mais ils n’ont point dans l’île d’Evêque de leur rite et
eux-mêmes dépendent de l’Evêque latin en plusieurs choses : un Grec ne
saurait être prêtre que cet Evêque ne l’ait fait examiner ; après que
l’aspirant a juré qu’il reconnaît le Pape et l’Eglise Apostolique &
Romaine, l’Evêque Latin lui fait donner son dimissoire pourvu qu’il ait 25
ans ; ensuite il est sacré par un Evêque grec venu de quelque île voisine,
auquel il ne donne que 10 ou 12 écus pour son voyage ; le jour du sacre,
le nouveau prêtre donne trois livres de soie au Provéditeur, autant à l’Evêque
latin et un écu et demi au Protopapas qui lui a donné son attestation de vie et
de mœurs.
Dans les processions et dans toutes les fonctions
ecclésiastiques, le Clergé latin a toujours le pas, quand les prêtres grecs
entrent dans les églises latines ils se découvrent suivant la coutume des
Latins & ne se découvrent pas dans leurs propres églises. Lorsque la Messe
se dit en présence des deux Clergés, après que le sous-diacre latin a chanté
l’Epître, le second dignitaire du clergé grec la chante en grec, et lorsque le
diacre latin a chanté l’Evangile, le premier dignitaire grec ou le chef des
prêtres chante aussi l’Evangile en grec. Dans toutes les églises grecques de
l’île il y a un autel destiné pour les prêtres latins (13) ; on prêche dans les
églises grecques avec pleine liberté sur les matières contestées entre les
Latins et les Grecs (14).
Il n’y a dans les églises latines que de simples
chapelains amovibles (15). Nunzio Vastelli, chirurgien Maltais, ayant gagné du bien
à Tine et n’ayant point d’enfants a adopté les PP. Récollets, il leur a fait
bâtir une église et un couvent à la campagne ; ces Pères sont forts aimés
mais ils ont peu de maisons dans le Levant.
Les femmes des bourgeois et contadins (16),
comme ils parlent, sont vêtues à la vénitienne, les autres ont un habit
approchant de celui des Candiotes.
Pour ce qui regarde l’histoire de cette île, vous
savez Monseigneur que c’est la seule conquête qui soit restée aux Vénitiens, de
toutes celles qu’ils firent sous les Empereurs latins de Constantinople. André
Gizi, d’où descend le sieur Janachi Gizi, que vous avez établi consul de cette
île et dans celle de Mycone, se rendit maître de Tine l’an 1207 & la
République en a toujours joui malgré les tentatives des Turcs. Peu s’en fallut
que ce fameux Barberousse Capitan Pacha (17), qui fournit en 1537 presque tout
l’Archipel à Soliman II, ne s’emparât aussi de Tine. André Morosini (18) affirme que
cette île se rendit sans résistance, mais que peu de temps après, honteuse
d’une pareille lâcheté, elle députa vers le Provéditeur de Candie dont elle
reçut assez de secours pour se remettre sous la puissance de ses premiers
maîtres. On ne conte pas la chose tout à fait de même à Tine, on dit que
Barberousse pressant extraordinairement la forteresse, obligea la garnison de
battre la chamade, mais que la noblesse voyant qu’il n’y avait que les
habitants d’Arnado, Triandaro et Doui Castelli disposés à capituler, vint
fondre si brusquement sur les Turcs, qu’elle les força de lever le
siège. ; on ajoute même que les soldats de la garnison, dans leur furie
firent sauter du haut des remparts l’officier que le Capitan Pacha avait envoyé
pour régler les articles de la capitulation.
Pendant ce temps, pour reprocher aux habitants de
ces trois villages le peu de cœur qu’ils montrèrent en cette occasion, le
premier jour de mai le Provéditeur accompagné des contadins et des feudataires (19) de la République, suivis de la milice avec l’étendard de saint Marc va tous les
ans à cheval à l’église de sainte Vénérande sur la montagne de Cecro et l’on y
fait une grande décharge de mousqueterie après avoir crié trois fois Vive saint Marc, ensuite l’on danse
& la fête finit par un repas. Les feudataires qui manquent de se trouver à
cette cérémonie paient un écu pour la première fois & ils perdent leur fief
s’ils y manquent jusques trois fois. Leunclave (20) assure qu’en 1570 l’Empereur
Sélim (21) fit demander au Sénat de Venise la restitution de l’île de Chypre et que
sur son refus Pialis Capitan Pacha fit une descente à Tine où il mit tout à feu
et à sang. Morosini dit que la même année
les Turcs assiégèrent vigoureusement la forteresse de Tine, qu’Eve
Mustapha mit à terre huit mille hommes de troupes de la flotte qu’il conduisait
à Chypre et que cette descente se fit à la sollicitation pressante des
Andriens, mais qu’elle échoua parce que le Provéditeur Paruta avait si bien
pourvu à toutes choses que les Turcs malgré toute leur diligence furent
contraints de lever le siège et de se retirer après avoir brûlé les plus beaux
villages de l’île ; deux ans après ils la ravagèrent pour la troisième
fois sous le commandement de Cangi Ali.
Quoique les Vénitiens n’aient pas de troupes
réglées dans l'île, en cas d’alarme pourtant on y pourrait ramasser au premier
signal plus de 5000 hommes : chaque village entretient une compagnie de
milice, à laquelle le Prince fournit des armes et que l’on fait exercer &
passer en revue fort souvent. Dans la dernière guerre Mezomorto Capitan Pacha (22) écrivit au Provéditeur, à la Noblesse et au Clergé de l’île qu’il ferait mettre
tout le pays à feu & à sang s’ils ne lui payaient pas la capitation ;
on répondit qu’il n’avait qu’à venir la recevoir, & lorsqu’il parut avec
ses galères le Provéditeur Moro, bon homme de guerre, fit sortir mille ou douze
cents hommes des retranchements de la marine à San Nicolo ; ces troupes
empêchèrent par leur grand feu qu’on abordât et le Capitan Pacha voyant qu’on s’y
prenait de si bonne grâce fit retirer ses galères ; à la vérité cette
milice est bonne pour canarder dans les retranchements, mais elle ne serait pas
propre à tenir la campagne & à se battre à découvert. Pour se rendre le
maître de Tine il ne faudrait qu’amuser les troupes à San Nicolo pendant qu’on
ferait une descente au port Palermo, qui est le meilleur port de l’île du côté
du nord ; ces troupes qui ruineraient le pays et tireraient facilement
leur subsistance de l’île d’Andros, affameraient bientôt la forteresse, seul
boulevard du pays, car San Nicolo est ouvert de tous côtés.
Le mauvais temps ne nous permit guère
d’herboriser dans le Tine ; nous y observâmes pourtant quelques belles
plantes, entre autres celle d’où coule la manne de Perse (23), mais nous ne pûmes
aller voir les autres raretés de l’île, comme la caverne d’Eole, la tour de la
Donzelle, les restes du temple de Neptune, la Madonna Cardiani ; trop
heureux de pouvoir traverser le canal de Mycone où nous avions dessein de
passer le reste de l’hiver et où nous n’arrivâmes pas sans danger à cause des
furieux sauts que faisait notre caïque. Cela nous confirma dans la pensée de
ceux qui ont cru que l’Archipel avait été nommé par les Anciens la mer Egée
parce qu’au moindre vent ses flots bondissent comme des chèvres, de même qu’on
l’a remarqué plus haut (24).
Nous finirons cette lettre par la station géographique
que nous fîmes tout au haut de la forteresse de Tine, d’où l’on découvre
facilement les îles voisines.
Joura reste à l’ouest, Syra au sud-ouest, Andros
entre le nord-ouest et le nord-nord ouest, Paros au sud, Délos entre le
sud-sud-est et le sud, Scio entre le nord-nord est et le nord-est, le cap
Carabouron (25) au nord-est, Scala Nova (26) à l’est-nord-est, Samos entre l’est et
l’est-nord-est, Nicaria à l’est, Fourni à l’est-sud-est, Mycone au sud-est,
Amorgo entre le sud-sud-est et le sud-est, Naxie entre le sud-sud-est et le
sud.
J’ai l’honneur d’être avec un profond respect,
etc.
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1 - C'est dans le lazaret qu'était effectuée la quarantaine des voyageurs, c'est à dire leur isolement pendant quarante jours (durée théorique) afin de préserver les populations de la peste. Le lazaret de Tinos se trouvait à l'arrière de l'actuelle église catholique de saint Antoine, à Chora.
2 - Cadet d'une puissante famille ducale de Venise, cf. le Palazzo Corner sur le Grand Canal.
3 - Estienne le Géographe ou Estienne de Byzance est un écrivain grec du VIe siècle qui compila les géographes antiques : Hérodote, Strabon, Pausanias.
4 - En 479 av. J.-C. Victoire décisive des Grecs coalisés contre Mardonios, chef des Perses. Cette bataille conclut la première guerre médique.
5 - Je pense qu'il s'agit d'Hubert Goltzius, peintre et graveur flamand (1526 - 1583).
6 - Tristan l'Hermite du Soliers, (1601 - 1655), auteur dramatique baroque et antiquaire dilettante.
7 - Père de l'Eglise du IIIe siècle, surnommé le Pédagogue
8 - Gui Patin (1601 - 1672), médecin et homme de lettres
9 - Jacob Spon, medecin et archéologue lyonnais (1647 - 1685) publia en 1678 une relation de voyage inspirée de Pausanias, relation qui fit référence jusqu'au xixe siècle et dont Chateaubriand se servit lors de son voyage vers Jérusalem: le Voyage d'Italie, de Dalmatie, de Grèce et du Levant en trois volumes.
10 - Voici un passage à opposer aux nombreux auteurs de guides touristiques qui affirment que Tinos est emplie de serpents ! Hésichius de Milet est un historien byzantin du VIe siècle.
11 - Les armateurs de Marseille, protégés par les Capitulations signées entre la France et la Porte achetaient et embarquaient les soies du Levant. Ce commerce atteignit son apogée vers 1780. La sériciculture explique le grand nombre de mûriers dans l'île de Tinos et Sylvie et moi avons vu à Loutra dans un bâtiment abandonné des métiers à tricoter les bas de soie portant l'estampille d'un constructeur de Nîmes.
12 - Il s'agit bien sûr de la Sérénissime République de Venise, qui gouverne Tinos depuis 1389.
13 - On voit à Tinos des églises à double autel et à double nef, celle du cimetière d'Agapi par exemple. Cette particularité pourrait venir de l'obligation d'un autel catholique dans les églises orthodoxes.
14 - Toutes ces pratiques contribuaient à faire des Orthodoxes des habitants de seconde zone ! S'y ajoutait le poids de la seigneurie latine. On comprend le peu d'empressement des habitants de Triandaros, Dyo Choria et Arnados, tous de rite grec jusqu'à nos jours, à repousser les Turcs, certes infidèles mais porteurs d'une fiscalité plus légère et davantage respectueux des chrétiens orientaux.
15 - Cette tradition parait s'être conservée : les prêtres catholiques ne sont toujours pas attachés à une paroisse particulière.
16 - De l'Italien contadino, paysan
17 - Barbaros Hizir Hayreddin Pacha (1478 - 1546), Kapudan Pacha ou Capitan Pacha, c'est à dire grand amiral de la flotte ottomane. Soliman II est plus connu de nos jours sous le nom de Soliman le Magnifique.
18 - André Morosini (1558 - 1618) est un historien Vénitien, à ne pas confondre avec Francesco Morosini, qui reprit le Péloponnèse et l'Attique aux Turcs en 1685 - 1687.
19 - Les Ghizzi introduisirent à Tinos le système féodal latin codifié par les Assises de Romanie (milieu du XIVe siècle). Venise conserva le système. De nombreux Tiniotes d'origine latine sont les descendants de ces nobliaux.
20- Jean Leuclave, humaniste allemand
21- Le sultan Sélim (1566 - 1574), dit l'Ivrogne, voulait l'île de Chypre dont il appréciait le vin ! La défaite des Vénitiens et le martyre du provéditeur Bagradino provoquèrent la réaction des flottes de Venise, de Castille, de Gênes et du pape et la victoire navale de Lépante, premier coup d'arrêt porté à la puissance ottomane.
22- Mezzomorto Kapudan Pacha, grand amiral de la flotte ottomane de 1695 à 1701, artisan d'une rénovation de la marine turque.
23- Il s'agit de l'Alhagi, plante de la famille des Légumineuses, caractéristique des régions sèches.
24- Le canal de Mykonos reste fort dangereux lorsque souffle le vent du nord, ce qui est fréquent !
25- Le cap Karabouron se trouve à l'extrémité se la péninsule de Tchesmé, en Asie Mineure.
26- De nos jours Kusadasi, le port de l'ancienne Ephèse.