mardi 22 décembre 2015

Racket en Slovénie...

...ou la vengeance est un plat qui se mange froid ! A l'automne de 2013 de retour de Tinos avec mon vieux Scudo je passe pour la première fois la frontière croato-slovène au poste de police d'Obrezje, sur la route européenne E70. Contrôle de papiers, pas de problème et je m'engage sur l'autoroute. Arrêt au portique de péage. Bizarre, pas de ticket à prendre ! Prudent, je m'arrête puis commence à reculer. Et de l'autre côté du portique on me fait des signaux avec une lampe torche (c'est la nuit). J'avance, passe le portique fatal et m'arrête devant un mi-flic, mi-employé de la société d'autoroute qui m'annonce en allemand que je n'ai pas le droit de circuler sans vignette et que je suis passible d'une amende de 300 EUR, réduite à 150 si je paie sur le champ ! Je lui fais remarquer que rien au poste frontière ne signale l'obligation de la vignette et que c'est lui, le gabelou, qui m'a engagé à pénétrer sur l'autoroute. Rien à faire, il menace d'immobiliser mon véhicule et je paie 150 EUR. Pendant ce temps son acolyte arrête un couple de Grecs, aussi innocent que moi et leur sert la même soupe. C'est bien de parler grec : j'ai pu expliquer aux nouvelles victimes de l'arnaque slovène ce qui leur arrivait et j'ai déversé sur les deux faux-culs toutes les injures dont j'ai connaissance dans la langue d'Homère. Ca soulage un peu ! Et je suis reparti vers Trieste, léger d'argent et crachant de l'encre.

vignette autoroutiere slovene

Cet année 2015, nous empruntons le même chemin en famille. Mais à Obrezje, Sylvie achète une vignette pendant que la police contrôle les papiers de la voiture. Mais nous ne collons pas la vignette sur le pare-brise et l'on s'engage sur l'autoroute, direction Ljubljana. A la deuxième chicane, coup de sifflet, un flic qui demande les papiers du véhicule, puis prononce la phrase fatidique "Kontrola vinjeta". Naturellement, je fais celui qui ne comprend rien et ne parle ni allemand ni anglais, seulement français mais je sors de ma poche au bout de quelques minutes la vignette en règle ! Et j'ai sauvé ainsi le plumage de quelques dizaines d'automobilistes-pigeons que le gabelou s'apprêtait à arnaquer. Il me rend la vignette en disant "stick it on the glass", ce que je fais de bonne grâce.

Amis lecteurs rappelez-vous de cette histoire si vous devez passer par là. Surtout achetez cette damnée vignette et ne contribuez pas en payant une amende disproportionnée à l'entretien d'un Etat voyou, la Slovénie.








samedi 19 décembre 2015

Stage huiles essentielles à Tinos

Fin mai 2015, j'ai reçu trois stagiaires professionnels de santé dans la distillerie de Skalados. Et nous avons vécu un stage lumineux ! Partage de connaissances, perspectives de collaboration et bien sûr cueillette et distillation de plantes sauvages étaient au rendez-vous.
Je profite des photogaphies d'Aline et d'Anne pour proposer dans ce blog un reportage sur ce stage où l'on a distillé de la Sarriette des montagnes et de l'Hélichryse microphyllum.

stage huiles essentielles a Tinos

Cueillette d'Hélichryse en boutons avancés sur le mont Kechrovouni

stage huiles essentielles a Tinos


L'Hélichryse doit être distillée au début de sa floraison. Il faut choisir des boutons prêts à éclore ou de jeunes fleurs et récolter tôt le matin afin que le soleil ne dessèche pas la plante.

stage huiles essentielles a Tinos


De retour à  la distillerie on étale la récolte sur des sacs pour que les fleurs ne fermentent pas et perdent un peu de leur humidité. On distillera après le repas et la sieste !

stage huiles essentielles a Tinos

stage huiles essentielles a Tinos
stage huiles essentielles a Tinos
Après avoir introduit 3 l d'eau dans la chaudière de l'alambic, on tasse 5 kg de fleurs d'Hélichryse dans le cylindre de l'alambic et on lute le chapiteau sur le cylindre avec une pâte faite de farine et d'eau. Ainsi on ne perdra la précieuse vapeur chargée de molécules aromatiques.

stage huiles essentielles a Tinos

On raccorde l'alambic à son réfrigérant, on installe le ballon florentin, et on met sur le feu. Lorsque les premières gouttes de distillat se présentent il faut baisser la flamme pour extraire les molécules les plus légères, puis augmenter très graduellement la température et la pression pour obtenir les molécules plus lourdes. Au bout de deux heures environ la distillation par entraînement à la vapeur d'eau sera complète.

stage huiles essentielles a Tinos
L'huile essentielle - ici de l'huile de Sarriette - forme une couronne autour du ballon. La phase inférieure est l'hydrolat ou eau florale.

stage huiles essentielles a Tinos

stage huiles essentielles a Tinos

L'huile essentielle monte dans le col du ballon. Pour la recueillir on glisse une ampoule à décanter sous le bec du ballon. L'hydrolat qui possède aussi des propriétés intéressantes sera prélevé à part.











Voilà le résultat : une trentaine de millilitres

stage huiles essentielles a Tinos

Enfin il faut embouteiller le précieux liquide dans des flacons de verre ambré.



stage huiles essentielles a Tinos
Et ce jour là, la nature nous a fait une chouette surprise !







Merci à Aline, Anne et Christine de m'avoir autorisé à publier leurs photos.



Pour plus d'information sur les stages de distillation suivez ce lien

jeudi 17 décembre 2015

Grèce : le feuilleton de l'été

Premier article depuis le retour du blogueur en Gaule ! Naturellement il est consacré à la crise du printemps et de l'été 2015.
Rappelons nous de la situation au mois d'avril : en substance il s'agissait pour l'Eurogroupe de tordre le bras du premier ministre grec, issu de Syriza, pour qu'il aligne sa politique sur celle de son prédécesseur de Nouvelle Démocratie et inscrive dans la durée en Grèce l'austérité et ses corollaires, hausse des impôts, baisse des retraites et des salaires, instauration d'un Etat minimal. Le tout contre les 7 milliards restant à verser du deuxième plan d'aide et des promesses de réexamen de la dette.


Petit à petit le gouvernement grec s'est retrouvé dans les cordes, étranglé par les échéances de la dette du mois de juin. Il fallait alors soit renoncer à payer salaires des fonctionnaires et retraites, soit ne pas honorer la dette, notamment vis à vis du FMI, choix qui a été opéré. Le tout a été aggravé par la décision vraiment politique de la BCE qui s'est mise à limiter les crédits accordés au pays et a provoqué en retour des retraits massifs de liquidités par les déposants, mettant en danger l'existence des banques ! Le garrot était alors serré au maximum.
Les "lignes rouges" du gouvernement grec ont commencé à bouger le 24 juin : un rapprochement de ses positions avec celles de l'Eurogroupe s'est esquissé. Tsipras a proposé des hausses d'impôts pour les plus riches et l'augmentation de la TVA, passant à 23 %, une baisse des crédits militaires. Un accord a été envisagé, aussitôt torpillé par le FMI qui a adopté une position de classe : toucher aux riches serait une mesure qui favoriserait la récession, mieux vaut donc poursuivre l'étranglement des pauvres et réduire les dépenses ! Pendant ce temps, à Tinos, l'église orthodoxe servait des soupes populaires aux retraités !
Pas d'accord donc, ce qui a imposé le contrôle des capitaux et trois semaines de fermeture pour les banques aux abois. Le ministre Varoufakis a préparé alors l'édition d'une monnaie de nécessité, des reconnaissances de dette libellées en Euros, un cauchemar pour la Chancelière !
Alexis Tsipras a décidé d'en appeler au peuple. Les Grecs ont été invités à se prononcer sur la poursuite de l'austérité le 5 juillet. Austérité qu'ils ont repoussé à une large majorité (61 %), ce qui n'a pas empêché les créanciers de rester sourds à la voix populaire.


Restait à se soumettre ou à se démettre. Ioannis Varoufakis démissionnait le lendemain du référendum tandis qu'Alexis Tsipras, "coaché" par Hollande - qui a dû avoir bien peur pour la dette de la France - est allé à Canossa. Un accord était conclu le 13 juillet dans une ambiance exécrable. Une reddition sans conditions ! Privatisations, hausse des impôts indirects, réduction des retraites, le tout assorti d'un contrôle tatillon, contre le maintien dans l'Euro, la perspective d'un troisième plan d'aide et comme toujours de vagues promesses concernant la dette ! Retour de la Grèce à la case départ, comme si les élections de janvier et le référendum de juillet 2015 n'avaient pas existé. Comme si cette politique n'avait pas mené le pays à la catastrophe.
Syriza s'est scindé et Tsipras a dû accepter des soutiens à droite pour voter les premières mesures exigées par les créanciers. Cette ouverture à droite s'est trouvée confirmée par les résultats des élections anticipées du 20 septembre. Pour l'Eurogroupe la situation grecque est désormais sous contrôle.

Défaite de la gauche grecque qui chausse les bottes de ses adversaires, certes, mais aussi de l'Europe, qui a prouvé à la face du monde qu'elle se moquait du suffrage populaire, que sa solidarité ne pesait guère face aux marchés financiers, qui au reste ne se gêneront pas pour attaquer tout pays - même l'Italie, même la France, étonnamment aveugle ou complaisante - ayant des difficultés avec sa dette. Une Europe de la coercition.


J'ai rêvé d'Europe dans les années 90. Mon rêve a achevé de se briser dans la nuit du 12 au 13 juillet 2015 avec les vociférations du ministre allemand Schäuble.









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