samedi 20 mars 2021

Mes premiers pas dans la viticulture

 De tous petits pas, très modestes. Nous possédons à l'écart du village de Krokos tout à côté de notre pigeonnier quatre restanques qui étaient abandonnées ou presque en 2007. Deux étaient depuis longtemps plantées d'oliviers séculaires, une de chênes verts  installés en 2008 en vue de produire des truffes (échec mais les arbres sont beaux). Il en restait une quatrième. J'ai décidé d'y planter 35 à 40 ceps de vigne, du Potamisi mavro précisément, un cépage local bien adapté aux terrains ensoleillés.

Dans quel but ? Bien sûr et si l'opération réussit il sera agréable de boire et d'offrir du vin "maison". Mais au delà il s'agit de donner une vie nouvelle à une terre délaissée, de lui restituer un sens, de soutenir la biodiversité et accessoirement de valoriser la propriété.


Notre pigeonnier de Krokos et son environnement

Merci d'abord à deux amis, Nilufer Caglar et Markos, le tavernier du village d'Agapi. Nilufer qui exploite un vignoble important de Potamisi lefko dans la vallée de l'Agia a encouragé mon projet durant l'automne 2020 et Markos à la même période a promis de me réserver des sarments lorsqu'il taillerait sa propre vigne de Potamisi mavro. Ce qu'il a fait.

La vigne doit être plantée en deux temps. Il faut d'abord bouturer les sarments et organiser une pépinière, puis planter définitivement. La première opération doit être réalisée au début de mars, la seconde au début de l'hiver de la même année.

La pépinière vient d'être créée. Voici les étapes :

Préalablement il faut labourer la parcelle pour aérer la terre, si possible quelques semaines avant la plantation.

Les sarments à planter sont issus de la taille d'une vigne adulte, opérée en lune descendante juste avant la montée de la sève.  La plaie consécutive à la taille doit être placée dans l'eau. On peut ainsi conserver les sarments quelques jours en vie; Markos me les a donnés bruts, d'une longueur de 2 m à 2 m 50 : à Tinos les vignes ne sont pas tutorées; elles courent à terre pour être moins soumises au vent ce qui explique cette longueur inhabituelle !

Lors de la plantation il faut recouper les sarments pour en faire des boutures d'une longueur de 30 à 40 cm en conservant au moins trois bourgeons. Les boutures sont elles aussi conservées dans l'eau. Maintenant il faut planter, donc creuser la terre sur 20 à 25 cm, tailler l'extrémité de chaque bouture en sifflet, mettre en terre puis remblayer. La terre doit être arrosée avec de l'hormone de bouturage afin de faciliter l'apparition de racines. C'est un produit naturel à base de mycorhizes. J'ai planté ainsi 70 boutures, sachant qu'il y aura des pertes...

Il reste à installer le système d'arrosage qui comprend un programmateur, un jeu de tuyaux et des buses de 4 litres par heure pour chaque plante. J'ai choisi un rythme d'arrosage d'une demi heure par semaine soit 2 litres par jeune pousse.


La pépinière


Quatre jours après la plantation j'ai eu le bonheur de voir apparaître les premiers bourgeons !

Prochaine étape en novembre avec l'installation définitive sur la restanque dédiée. Mais il faudra attendre 3 ans pour jouir des bienfaits de Dionysos.



Et les bourgeons sont devenus de petites feuilles de vigne charmantes ! Des amis se sont rendus le 4 avril  à la pépinière et m'ont envoyé les photos qui suivent.





Seules 7 ou 8 boutures semblent mortes; un taux de réussite de 90 %. Fierté !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés