dimanche 28 décembre 2014

Un site archéologique ou une illusion ?


Toujours les balades, jamais je ne me lasserai de marcher à Tinos ! L'île est si diverse.
Un jour de septembre 2014, je pars de Basara (route d'Aetofolia à Pyrgos, carrefour Agioi Anargyroi, s'arrêter devant la troisième chapelle, sentier muletier à gauche de la chapelle) en direction du sommet de Tourli, bien décidé à rejoindre la mer. Cette zone est très sauvage, abandonnée depuis longtemps à cause de sa rudesse et de la pauvreté de ses sols. Au sommet de Tourli on trouve une église ruinée, fait rarissime à Tinos. Face à cette église, en direction de la mer, on aperçoit une ancienne exploitation de pierre à talc. De là on monte jusqu'à un col, entre 2 mamelons pierreux qui dominent la baie déserte de Madrisias. Au loin dominant la mer, un "axachas", amas de rochers de calcite dévorés par le soleil.


Je prends à gauche en direction du mamelon le plus élevé et là, à mon grand étonnement,  je trouve des centaines de tessons de poterie, anses, goulots, débris de corps de vases. Un four de potier ici ? Curieux, la montagne est toute nue, pas un arbre, et la mer bien loin pour recevoir du combustible. Et puis pas d'argile. Je cherche le four sans succès. Et je rencontre les restes d'un mur cyclopéen ! Certes, ce n'est pas Mycènes mais tout de même je pense à une enceinte archaïque appareillée en très gros blocs, un peu comme à Exombourgo.



Plus haut le mamelon prend des allures de forteresse : d'ici on domine tout l'est de l'Egée. Je continue jusqu'au cap Madrisias : impressionnantes falaises qui surplombent une mer d'encre. Milieu minéral. Beaucoup de fleurs de crocus à safran, comme en Macédoine !


Le soir tombe, je dois rentrer. En octobre toute la famille retourne à Madrisias. Et nous hésitons entre un site archéologique ignoré ou une pure illusion.

vendredi 12 décembre 2014

Situation politique en Grèce

Voici le texte d'une dépêche AFP du 9 décembre 2014 reprise par Le Petit Journal d'Athènes, la newsletter des expatriés français en Grèce :

"La Grèce est entrée mardi dans une période d’incertitude politique marquée par un plongeon inédit de la Bourse, après l'annonce d'une présidentielle anticipée pouvant, en cas d'échec du candidat officiel, entraîner des législatives et l’arrivée au pouvoir du parti anti-austérité Syriza.

Ce scénario, et la crainte d'un détricotage des réformes en cas d'arrivée au pouvoir de Syriza, a fait céder 12,78% mardi à la Bourse d'Athènes, une chute inédite en 27 ans sur une seule séance.Lundi soir, le gouvernement grec a annoncé sans crier gare qu'il accélérait le calendrier de la présidentielle qui doit désigner le successeur de Carolos Papoulias, 85 ans, avec un premier tour avancé de deux mois, au 17 décembre.Mardi, au cours d'une brève allocution, le Premier ministre conservateurs Antonis Samaras a annoncé que le candidat proposé par le gouvernement était Stavros Dimas, 73 ans, membre de son parti Nouvelle Démocratie (droite), ancien commissaire européen à l'Emploi puis à l'Environnement dans les années 2000 et bref ministre des Affaires étrangères de novembre 2011 à mai 2012.En Grèce, en effet, ce sont les députés qui votent sur le nom du candidat proposé traditionnellement par le parti au pouvoir. Le scrutin peut compter jusqu'à trois tours, prévus les 17, 23 et 29 décembre.Aux deux premiers tours, le candidat doit réunir deux tiers des 300 députés pour être élu. Au troisième tour, la majorité requise tombe à trois cinquièmes. Mais cette majorité de 180 députés est encore très élevée pour un gouvernement de coalition droite-socialistes qui, dimanche encore, sur le vote du budget, n'a rassemblé que 155 voix.Le caractère consensuel de Stavros Dimas, qui, selon le chef du gouvernement, rassemble "au-delà des préférences partisanes" et "inspire le sérieux, la confiance et le respect", pourrait ne pas suffire à réunir 180 voix.Les analystes de la banque Citi jugent déjà "très improbable que le gouvernement actuel parvienne à réunir ce niveau de soutien".Si la désignation par le Parlement échoue, il faudra aller aux législatives anticipées durant l'hiver.Or le gouvernement de coalition d'Antonis Samaras, qui a mis en place depuis 2012, sous l'égide de la troïka (BCE, UE et FMI), toutes les réformes souhaitées par ces créanciers en échange de 240 milliards d'euros de prêts, est détesté par une partie du pays, et le parti de la Gauche radicale anti-austérité Syriza est en tête des sondages. Syriza a adouci son discours ces dernières semaines, avec notamment une visite de plusieurs responsables aux banquiers de la City de Londres, mais les marchés sont inquiets d'un possible abandon des réformes économiques.Mardi, le parti s'est félicité d'une décision qui était "une nécessité, pas un choix", et a prédit que le processus aboutirait à la mise en place sous sa direction "d'un gouvernement de salut national en 2015"."Le risque d'un retour de bâton politique et d'un renversement des réformes est très réel", ont estimé dans une note les analystes de la banque Berenberg.La convocation surprise de la présidentielle, un coup de poker pour M. Samaras, arrive juste au moment où le pays a négocié avec le reste de la zone euro une extension de deux mois de son plan de soutien, qui devait s'achever fin décembre.Cette date-butoir était impossible à tenir, la troïka n'ayant déjà pas approuvé le budget. Pour l'instant, le versement de la dernière tranche de 1,8 milliard d'euros promise par l'UE au pays est suspendu.Certains commentateurs se demandaient mardi si ce ne sont pas les créanciers eux-mêmes qui ont poussé le gouvernement Samaras à sa décision, pour lever l'hypothèque d'un possible changement de gouvernement.Le journal des Rédacteurs (gauche) titrait ainsi mardi sur "Les urnes de Bruxelles", assurant que le vote anticipé avait été annoncé "sur ordre de la troïka".La réaction des marchés et le plongeon de la Bourse d'Athènes pourraient, paradoxalement, ne pas déplaire à Antonis Samaras qui avait déjà utilisé en octobre d'un hoquet du marché pour accuser Syriza de risquer la "déstabilisation" du pays."

Que penser de cette partie de poker menteur ? Il est bien possible que la troïka ne veuille plus d'un gouvernement Samaras usé jusqu'à la corde. Possible aussi qu'Alexis Tsipras soit "allé à la soupe". Le tout dans la nécessité de renverser la spirale déflationniste. Vos avis sont précieux !

mardi 2 décembre 2014

Retour en France et réflexions sur Tinos


Nous sommes rentrés en France le premier novembre, en famille et en voiture, via le Péloponnèse, l'Epire et l'Italie du sud. Visite bien agréable de Mycènes, Corinthe, Némée, Epidaure à peu près désertés par les touristes, vu l'époque.
Parlons un peu de tourisme précisément. 2014 a été pour nous une saison en demi-teinte : presque plus d'activité après le 15 août ! Et nous ne sommes pas les seuls : certains n'ont presque pas loué.
Et la presse internationale, relayée le gouvernement d'Athènes parle de la résurrection du tourisme en Grèce. Que se passe-t-il ?
La baisse générale des salaires grecs et une conjoncture politique défavorable en Tunisie et en Turquie ont en effet dopé les réservations des complexes hôteliers "all inclusive" de Crète, du golfe de Corinthe, de Mykonos, etc. Ces destinations sont en mesure de proposer des tarifs attractifs, "low cost", et elles ont fait le plein ! Malgré les dégâts environnementaux qu'elles provoquent.
Et ce n'est pas fini. La nouvelle loi hellénique sur le tourisme inclut la fin de la zone publique littorale. Concrètement, cette dernière qui était de 50 m va être réduite à ... 5 m ! Donc bétonnage des côtes, au moins dans les lieux les plus touristiques : côte nord de la Crète, Aigion, Kos. Et nouvelles atteintes à l'environnement. Les plus belles plages de Grèce vont disparaître à moyen terme.
Et Tinos ? Et le tourisme durable ?
Peu connue, hors des chemins du tourisme de masse, Tinos ne sera pas - j'espère avoir raison - sauvagement bétonnée. Elle restera une Cyclade tranquille, recevant des visiteurs étrangers sensibles à son charme un peu secret.
Tinos possède tous les atouts pour construire un tourisme différent du modèle mondialisé : patrimoine, sentiers de randonnées, plages peu fréquentées, vie paysanne, gastronomie et j'en passe; L'île doit miser sur le tourisme durable. J'appelle les leaders d'opinion, grecs et étrangers de Tinos à se pencher sur un tel modèle, à proposer des solutions concrètes comme la mise en valeur de tel ou tel pan du patrimoine insulaire, la promotion des sentiers de randonnée, celle des produits locaux, la production d'un plan de communication ciblé.  Il faut convaincre les élus, les hauts fonctionnaires que l'avenir est dans ce type de tourisme.
Tout cela pour que Tinos ne dépérisse pas ou ne devienne pas un autre Mykonos !

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